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Peut-on être libre sans être moral ?

Publié le 24/01/2021

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« Dissertation d’élève Peut-on être libre sans être moral ? « Ma femme est morte, je suis libre » Baudelaire désigne ici la liberté comme l'anéantissement des barrières qui contraignent l'homme.

Être libre revient à faire spontanément ce dont on a envie en se déterminant soi-même.

Si cet individu était agi par la morale, il ne se réjouirait pas de la mort de sa femme.

En ce sens, il semble impossible d'être libre en étant moral puisque la morale inquiéterait la liberté.

La métaphore d'une feuille au vent est appropriée pour caractériser le comportement de cet homme.

En effet, il est mû par ses envies, ses désirs et plane sans contrainte. Cependant, le second vers du Vin de l'assassin est : « Je puis donc boire tout mon soûl ».

L'ivrogne a donc assassiné sa compagne pour se griser et a finalement embrassé l'ivresse.

Ce geste immoral et l'accomplissement de sa volonté le rendent-il vraiment libre et cet homme ne va-t-il pas s'enfermer et devenir esclave de son propre vice ? Ainsi, le choix et la seule volonté ne semblent pas fonder la liberté a priori.

Il serait finalement nécessaire de trouver une fin formelle qui n'omettrait pas de considérer que nous devons vivre avec autrui et que notre liberté singulière rencontre celle des autres.

Dès lors, il s'agit d'interroger la fin même de la liberté dans la sphère morale : l'homme doit-il vivre dans la spontanéité ou bien faut-il qu'il soit incarné par un jugement réfléchissant menant à l'autonomie ? La morale comprise et vécue comme une contrainte ne mène pas à la liberté.

La liberté apparaît tout d'abord dans la spontanéité puis dans la volonté et l'accomplissement du libre arbitre.

Il semble concevable d'être libre sans être moral, et en étant agi par notre sensibilité. L'homme se détermine seul et dans immédiateté en faisant ce qu'il veut.

Cette spontanéité se retrouve aussi bien dans l'écriture automatique des surréalistes que chez Jack Kérouac et son récit ininterrompu Sur la Route .

Il s'agit de l'exercice du libre arbitre : « je fume, je peux transgresser les règles, déplaire à quelqu'un, peu m'importe : je suis libre.

» Telle la feuille au vent qui rêve au gré de son désir et de sa sensibilité.

C'est la position du sophiste Calliclès dans le Gorgias ; « pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible, au lieu de les réprimer, et, quand elles ont atteint toute leur force être capable de leur donner satisfaction [...] et de remplir tous ses désirs à mesure qu'ils éclosent.

» Il incarne la nature contre la loi.

Sa définition de la liberté réside dans l'excès, faire absolument tout ce que l'on désire, sans se soucier des autres, ni des conséquences de ces actes.

Mais agir ainsi, est-ce vraiment être libre puisque le passionné, comparable à l'assassin de Baudelaire, s'incarne dans la dépendance de sa passion.

Il ne faut pas oublier que « ma liberté s'arrête là où commence celle des autres ».

L'homme doit éviter de se faire de fausses idées sur la liberté : désirer « faire ce que l'on veut » ne peut pas suffire, car on doit d'abord comprendre ce que signifient les verbes ''faire'' et ''vouloir''. La liberté conduite par la spontanéité et omettant la morale semble cependant bien médiocre.

Descartes affirme dans les Méditations Métaphysiques : « l'indifférence est le plus bas degré de la liberté ».

Descartes pense la liberté à partir de la volonté entendue comme l'exercice pratique de la raison qui doit déterminer ce que l'on veut, c'est de vouloir ce que l'on fait.

Nous sommes libres car nous sommes en mesure de nous déterminer personnellement grâce à notre volonté.

Par ailleurs, cette liberté peut être expérimentée à tout moment, nous avons le pouvoir de décider, de choisir, de nous déterminer , de faire un choix ou de ne pas le faire.

Mais dès l'instant où l'homme se renvoie au hasard, la liberté disparaît avec l'abandon du choix.

Tout le monde dit ''peu importe'' : employer cette formule relève de l'incertitude « je ne sais que faire, que choisir ».

Décider pleinement reviendrait à choisir en pleine connaissance de cause, il s'agit de se déterminer.

Abandonnons la feuille au vent soumise en fait à des lois physiques extrêmement rigoureuses et déterminées pour rencontrer une autre liberté.

Sauter considère que ''l'homme est condamné à être libre'' et propose par exemple que ''jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande''.

Vivre sous l'Occupation, c'était être exposé au danger, mais surtout à la décision.

Les actes, les paroles, les pensées prenaient dès lors un poids sans précédent.

En temps de paix, nous accordons moins de prix à la liberté.

Ce paradoxe montre que contrairement aux idées reçues la liberté est un fardeau qui lutte contre la mauvaise foi.

Kierkegaard affirmait que ''l'angoisse est le vertige de la liberté''.

Cette peur se retrouve dans le film de Demis Hopper, Easy Rider , ou dans la chanson de Georges Brassens ''La mauvaise réputation''.

La liberté est anxiogène.

Que se passe-t-il si l'on place un âne à équidistance d'un sceau d'eau et d'un sac d'avoine ? Buridan répond que l'âne mourra de faim et de soif parce que les motifs de son action s'annulent mutuellement.

L'homme confronté aux mêmes circonstances agira différemment car il possède le libre arbitre mais encore faut-il choisir de manière réfléchie. Spinoza développe un autre point de vue dans son Éthique.

Il conteste que l'homme possède un pouvoir grâce auquel il échapperait aux lois de la nature : l'homme n'est pas ''un empire dans un empire''.

Mais, s'il y a pas de libre arbitre, la liberté résiderait dans la connaissance et l'accès aux idées par rapport au monde, en ce sens ''être libre, c'est prendre conscience des causes qui nous font agir'' Notre seule réelle liberté, c'est la libre nécessité désirante des appétits du corps et des désirs de l'âme qui les expriment ; elle passe par la connaissance de notre désir.

Néanmoins, cette analyse semble représenter une justification au conatus et à la pensée spinozienne qui ne tient pas compte de la morale. Il est finalement légitime de se demander dans quelle direction la volonté de l'homme est menée.

Il s'agit de. »

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