Peut-on échapper au regard des autres ?
Publié le 22/06/2024
Extrait du document
«
Peut-on échapper au regard des autres ?
Notre existence sociale est en grande partie déterminée par la
manière dont nous sommes perçus par les autres et comment nous
nous percevons nous-mêmes.
Dans certains cas, c'est la honte qui
se manifeste, souvent de la part des autres, mais elle est à la fois
intime et sociale.
Il y a un échange de regards, un arrêt sur image,
c'est une synthèse entre mon jugement et celui d'autrui.
Je ressens
cette honte seulement si je suis d'accord avec eux, on ne sait plus
où se mettre, on ne sait plus où se cacher car le regard des autres
structure la conscience de soi.
La honte est sans appel, les normes
varient, en société, il y a de la honte au premier regard mais les
traits honteux ne sont pas des caractéristiques de la personne.
La
honte extrême, c'est l'humiliation.
Il y a un lien entre humiliation et
sexualité, c'est un triangle entre l'auteur, la victime et le témoin, par
exemple la télévision.
La honte est contagieuse, c'est le contraire du
mépris.
Le mépris anéantit l'attention.
On perd de la dignité, le
mépris mime ce qu'il méprise.
La honte se transfère et quelqu'un
doit la porter.
Elle est liée au corps, à l'origine, la ressemblance et on
a honte d'avoir honte.
L'absence de honte et l'excès de honte
témoignent d'un orgueil démesuré.
Quand on dévoile une honte,
c'est pour en cacher une autre.
Chaque classe sociale engendre une
honte spécifique.
Et la honte fondamentale, c'est d'être visible.
Mon
intimité est exposée et révélée.
Le regard des autres me révèle un
point de vue qui m'échappe complètement.
Le regard des autres,
nous est-il forcément néfaste ? Cette question nous amène à
envisager deux points de vue contrastés.
D'une part, le désir
d'échapper au regard des autres peut être vu comme une tentative
de préserver notre intimité et notre liberté individuelle.
D'autre part,
nous pourrions soutenir que le regard des autres est inévitable dans
une société et peut même être nécessaire à notre développement
ainsi qu'à la réponse de la question ; qui suis-je ?
L'intimité est un espace sacré, un sanctuaire inviolable au sein
duquel nous nous sentons libres de penser, d'agir et d'éprouver des
émotions sans le filtre du jugement ou du regard des autres.
Le
désir de préserver notre intimité peut être perçu comme une
réaction naturelle à la honte ou à la crainte du jugement.
La honte,
en particulier, est une émotion fortement associée à la violation de
notre intimité, car elle naît de l'exposition de notre véritable moi aux
autres.
Le regard des autres peut intensifier ce sentiment de honte,
car il nous fait prendre conscience de notre vulnérabilité et de notre
exposition.
En ce sens, le désir de se soustraire au regard des autres
témoigne d'une volonté de protéger notre intimité, de garder nos
pensées, nos sentiments et notre individualité à l'abri des jugements
extérieurs.
Cela peut être vu comme une tentative de maintenir une
certaine autonomie ou dans certains, d’un orgueil profond au sein
duquel on se réfugie.
La liberté individuelle, dans son sens le plus pur, représente
l'autonomie de l'individu, la capacité de penser et d'agir sans
contraintes extérieures, sans être influencé par le potentiel regards
ou jugement d’autrui.
Cependant, cette notion peut être considérée
comme une illusion car nous sommes constamment influencés par le
regard des autres.
Cette influence peut être si subtile et
omniprésente qu'elle est souvent non reconnue ou ignorée.
Le
regard des autres façonne notre perception de nous-mêmes et nos
comportements, limitant ainsi notre liberté individuelle.
Par exemple,
la honte est une émotion que nous ressentons souvent en réponse
au jugement ou à la désapprobation des autres.
Elle peut nous
conduire à modifier ou à réprimer nos actions et nos pensées, créant
une dissonance entre notre véritable moi et le moi que nous
présentons au monde.
En ce sens, le regard des autres peut être
perçu comme....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La justice internationale au regard des conflits du XXème siècle
- Commentaire littéraire Le père Goriot : en quoi le discours de Madame de Beauséant visant à instruire Rastignac et l’aider pour ses aspirations est à la fois celui d’une connaisseuse aguerrie du monde qui l’entoure, et aussi celui d’une femme blessée par cette société, tout en portant notre regard sur le stratagème proposé
- Les lettres persanes: LE REGARD ELOIGNE
- Comment cette rencontre de l’autre permet-elle aussi de porter un nouveau regard sur soi?
- Le critique Andrea del Lungo définit l'incipit comme « le lieu stratégique du texte ». En quoi l'ouverture d'un roman est-elle révélatrice du regard de l'écrivain sur l'homme et le monde ?