Peut-on dire que la nature fait bien les choses?
Publié le 16/03/2021
Extrait du document
«
Peut-on dire que la nature fait bien les choses?
La nature demeure un mystère aux yeux des humains : imprévisible, ambivalente et duelle,
elle captive l’homme et entraîne ainsi de nombreuses réflexions et remises en questions.
Par définition, la nature correspond à un ensemble des caractères innés et de propriétés qui
définissent une chose concrète ou abstraite.
C’est l’ensemble du réel sans aucun artifice,
aucune influence de l’homme.
Le monde dans lequel nous vivons, cependant, n’est pas
définit uniquement par ce qui est naturel : l’homme y a apporté nombreux artifices, et ne
peut visiblement pas se contenter seulement de la nature qui l’entoure.
Mais comme le disait
Jean-Jacques Rousseau « Tout est bien sortant des mains de la nature », ce dernier sous
entend ainsi que la nature fait bien les choses : il est vrai que la nature fascine et peut
calmer l’humain plus vite que n’importe quel autre concept.
Ses océans vastes et intrigants,
ses montagnes intimidantes, ses forêts mystérieuses et ses déserts brûlants sont des
paysages tous différents les uns des autres, mais pourtant parfaits, dans leur individualité.
Mais si la nature fait si bien les choses, pourquoi l’homme y aurait-il ajouté des artifices et ne
pourrait-il pas se limiter à une nature dans son absolu? Nous aborderons en premier temps
le fait qu’il est vrai de dire que la nature fait bien les choses, puis nous verrons que dans
certains cas, cette affirmation peut s’avérer fausse ; enfin , nous évoquerons le fait que la
notion de bien et de mal est propre à l’Homme.
En premier lieu, il est vrai de dire que la nature fait bien les choses.
D’abord, comme le
souligne Étienne de la Boetie dans Discours sur la servitude volontaire « La nature [...] nous
a créés et coulés en quelque sorte dans le même moule, pour nous montrer que nous
sommes tous égaux, ou presque frères » La nature fait donc bien les choses, dans le sens
où tous les hommes sont nées égaux, bien que présentant des dissemblances, qui
entraînent d’ailleurs un équilibre parfait : certains ont des compétences physiques plus
développées que d’autres, certains ont des capacités mentales plus développées que
d’autres, certains aident et certains se font aider...
Ces différences minimes entraînent une
complémentarité entre les hommes, et rien n’est laissé au hasard : la nature a donc bien fait
les choses, en créant l’homme de façon semblable tout en accordant à chacun son
individualité, entraînant ainsi une certaine eurythmie au sein de l’espèce humaine.
Ensuite, comme l’évoque Jean-Jacques Rousseau : « La nature a fait l'homme heureux et
bon, mais la société le déprave et le rend misérable ».
Ainsi, l’homme, lorsqu’il n’est pas
entouré d’artifices et qu’il n’est pas encore pervertit par les vices de la société et du monde,
c’est à dire lorsqu’il se trouve encore à son état naturel, ne peut être que bon et bienveillant.
Un nouveau né, l’exemple même du fruit direct de la nature, est d’une innocence et d’une
naïveté incontestables : pas encore conscient de l’immoralité et de la défectuosité du monde
dans lequel il ne tardera pas à baigner, sa gaieté et son insouciance rayonnent, avant d’être
souvent ternis au fil des années, des prises de conscience et des expériences traversées.
De ce fait, la nature fait bien les choses dans la mesure où aucun être humain ne naît
mauvais, même s’il peut le devenir.
Il est donc vrai de dire que la nature fait bien les choses.
En second lieu, il arrive que la nature ne fasse pas bien les choses.
Premièrement, comme
l’écrit John Stuart Mill dans La Nature en 1874, « Si le cours naturel était parfaitement bon
est satisfaisant, toute action serait une ingérence inutile qui, ne pouvant améliorer les
choses, ne pourrait que le rendre pire ».
En effet, dire que la nature fait bien les choses
reviendrait à dire que chaque action et chaque intervention qui n’est pas naturelle ne
pourrait qu’empirer ce qui appartient déjà à la nature.
Or, justement, l’homme apporte.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Montesquieu écrit dans la préface de l'esprit des Lois: j'ai d'abord examiné les hommes... Je n'ai pas tiré mes principes de mes préjugés, mais de la nature des choses. Les méthodes pratiquées par lui, des Lettres Persanes à l'esprit des Lois, vous semblent-elles correspondre à cette déclaration ?
- Peut-on dire que la nature fait bien les choses ?
- Victor Hugo a écrit dans la préface de Cromwell : «La division du beau et du laid dans l'art ne symétrise pas avec celle de la nature. Rien n'est beau ou laid dans les arts que par l'exécution. Une chose difforme, horrible, hideuse, transportée avec vérité et poésie dans le domaine de l'art, deviendra belle, admirable, sublime, sans rien perdre de sa monstruosité, et, d'une autre part, les plus belles choses du monde,faussement et systématiquement arrangées dans une composition artific
- La nature fait-elle bien les choses ?
- Peut-on dire que la nature fait bien les choses?