Peut-on désirer sans souffrir ?
Publié le 17/03/2021
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Ç Peut-on dsirer sans souffrir ? È Analyse du sujet : possibilit/ncessit, souffrance/plaisir, dsir Reformulation : le dsir est-il ncessairement accompagn de souffrance ? Enjeu : si 1) lÕhomme est un animal essentiellement dsirant (Hobbes, Schopenhauer, etc.), quÕil ne peut pas ne pas dsirer, et si 2) le bonheur est quelque chose de plaisant, alors, 3) dans le cas o le dsir va ncessairement de pair avec la douleur, le bonheur nÕest-il pas inaccessible ? (cÕest ici lÕhorizon moral de la question, en lÕnonant vous exprimez lÕintrt du sujet pour la rflexion humaine, ce nÕest toutefois aucunement une question laquelle vous devez rpondre dans votre dveloppement.
Si vous y revenez, ce sera dans votre conclusion.) Plan : I Ð Le dsir est essentiellement associ au manque, donc la souffrance a) Syllogisme : 1) Tout dsir implique un manque / 2) Tout manque implique une douleur / 3) Tout dsir implique une douleur.
Exemple de la faim b) Objection la prmisse 2 : parfois le manque, parce quÕil est peu intense, nÕoccasionne aucune souffrance.
Exemple de la respiration.
CÕest cette souffrance cause par lÕintensit du manque qui nous fait prendre conscience de nos dsirs.
c) Conclusion de I : le dsir est essentiellement associ au manque (le manque est lÕorigine du dsir), mais seuls les dsirs conscients sont accompagns de douleur (i.e.
il est possible de dsirer sans souffrir, mais ces dsirs sont non conscients) II Ð Le dsir est moins la fuite dÕune douleur que la recherche du plaisir a) Critique de la dfinition de I : le dsir a pour finalit la satisfaction, cÕest--dire le plaisir.
On ne doit ds lors pas le dfinir comme Ç fuite de la douleur due au manque È ou Ç rejeton du manque È mais comme Ç recherche du plaisir È (i.e.
nous ne dfinissons plus le dsir par son origine, mais par sa finalit).
Peut-tre y-a-t-il des dsirs qui ne sont pas lis au manque : exemple de la gourmandise (le gourmand ne souffre pas de la faim, il dsire surtout le plaisir occasionn par lÕabsorption de nourriture).
b) Cependant la satisfaction ne correspond pas toujours un plaisir, elle entrane parfois dception (Rousseau) ou ennui (Schopenhauer), donc de la souffrance.
c) DÕautant que parfois cette satisfaction est inaccessible (lÕobjet dsir est impossible ou hors de ma porte : le cercle carr, dcrocher la lune, les dsirs infinis comme le dsir dÕenrichissement illimit ou le dsir de vrit), le dsir continu produit alors de la frustration, donc de la souffrance (vous pouvez ici parler dÕAlcibiade dont lÕamour pour Socrate est cause de frustration).
d) Conclusion de II : si le dsir doit tre dfini comme Ç recherche du plaisir È, nous devons pourtant constater quÕil nÕatteint pas toujours sa fin, puisque la satisfaction peut tre douloureuse ou mme ne jamais arriver.
Mme indpendamment de la considration du manque, le dsir peut tre accompagn de souffrance : dans certains cas, le dsir conduit au plaisir, dans dÕautres la peine.
Cela laisse nanmoins un espace ouvert pour des dsirs conscients (reprise de la conclusion de I) sans souffrance, ceux pour lesquels la satisfaction est un plaisir (a) facilement accessible (c) ; or tels sont certains dsirs naturels..
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