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Peut-on à la fois affirmer que l'homme est libre et que la nature est soumise à des lois ?

Publié le 08/11/2023

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« Dissertation sur la liberté →Sujet : Peut-on à la fois affirmer que l’homme est libre et que la nature est soumise à des lois ? Depuis la naissance de la science moderne, nous concevons la nature comme soumise à des lois : Laplace envisage l’état présent de l’univers comme l’effet de son état antérieur, et comme la cause de celui qui va suivre.

Or l’homme semble bien être un élément de la nature.

L’acte par lequel la volonté de l’homme se détermine doit donc avoir lieu selon une règle universelle et nécessaire, comme tout autre événement dans la nature.

Si l’homme est soumis à ces lois, peut-on alors affirmer qu’il est libre ? En d’autres termes, la soumission de la nature à des lois implique-t-elle la soumission des hommes à ces mêmes lois ? Est-ce être libre pour un homme de ne pas vivre selon les lois de la nature ? Si la nature est soumise à des lois, est-ce que la nature est libre ? Ici, le fait que la nature soit « soumise » peut s’entendre de deux manières différentes : subir des contraintes pesant sur la nature, ou avoir un ensemble de lois soumettant la nature.

Ces lois peuvent d’abord s’entendre comme l’ensemble des règles régissant la nature, c’est le cas des lois de la gravitation ou encore des mouvements de la Terre dans l’univers.

Les lois de la nature peuvent être conçues comme des lois soumettant la nature, ces lois auraient alors un sens plus juridique et renverraient au droit naturel, aux lois soumettant la nature, alors que l’homme était à l’état de nature.

La nature étant soumise à des lois, et l’homme étant un élément de la nature, peut-il y échapper et être libre vis à vis des lois de la nature ? Dans un certain sens, non : les lois soumettant la nature soumettent également l’homme, qui n’est qu’un élément de la nature comme un autre.

L’homme désire voler pour se rapprocher du soleil ? Le mythe d’Icare est là pour lui rappeler qu’il risque de se brûler les ailes, qu’il n’est pas libre de voler car les lois de la nature le soumettent à la gravitation et ne l’ont pas fait pour voler.

L’homme désire ne pas mourir ? Les lois de la nature l’ont fait mortel.

Les lois soumettant la nature font qu’il existe des contraintes naturelles auxquelles on ne peut échapper : l’homme n’est pas libre de marcher sur l’eau, par exemple.

Ainsi le déterminisme naturel nuit à la liberté des hommes. La science propose une vision du monde déterministe, où tous les phénomènes sont soumis à des causes nécessaires.

Cette notion fut énoncée par le savant français Laplace au début du XIXe siècle, qui dit que si, à un moment donné, on connaissait toutes les positions et toutes les vitesses de toutes les particules de l’Univers, on pourrait calculer leurs positions et leurs vitesses à tout moment dans le futur ou dans le passé.

On raconte que quand Napoléon lui demanda quelle était la place de Dieu dans son Système du monde, Laplace répondit : « Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse.

» En effet, selon Hawking, dans son livre Brèves réponses aux grandes questions publié à titre posthume, « Je ne pense pas que Laplace voulait dire que Dieu n’existe pas, seulement que Dieu n’a pas à intervenir dans les lois de la nature.

Et c’est bien la position de tous les chercheurs. Une loi scientifique n’est une loi scientifique que si elle ne dépend pas de l’intervention d’un être surnaturel.

» Cette idée a été depuis Laplace un des piliers de la science. Mais au XXe siècle, cette vision a été modifiée par deux théories : la physique quantique et la mécanique quantique.

En effet, le comportement quantique des atomes a fortement impacté la notion de déterminisme.

Parallèlement à la physique classique, la physique des particules élémentaires, de l’infiniment petit, observe une part de mouvements aléatoires imprévisibles. Einstein n’aimait pas l’apparent hasard de la nature, comme l’exprime son célèbre « Dieu ne joue pas aux dés.

», résumé dans le fameux principe d’incertitude formulé par Heisenberg : on ne peut mesurer à la fois la position et la vitesse d’une particule avec précision, mais il est encore possible de prédire une combinaison de la position et de la vitesse.

« Dieu joue donc bien aux dés avec l’Univers.

Tout indique même qu’il est un joueur invétéré, qui jette les dés à tout instant.

», ironise Hawking, toujours dans ce même ouvrage. Ainsi la physique quantique redonne.... »

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