Pérou (2002-2003): Un président ébranlé par les élections régionales
Publié le 20/09/2020
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«
Le président Alejandro Toledo s'est efforcé de faire appliquer un programme de
privatisation visant à rapporter à l'État 700 millions de dollars.
Mais en juin
2002, les syndicats et les représentants de la ville d'Arequipa, en grève de la
faim, ont obtenu la suspension provisoire de la privatisation des entreprises
d'électricité.
Début juillet, le maire de Callao, Alex Kouri, a appelé à
révoquer le mandat d'A.
Toledo (au pouvoir depuis juillet 2001).
Tandis qu'une
grève nationale était organisée le 17 juillet 2002, un important remaniement
ministériel affaiblissait la position du président à la tête d'un gouvernement
de coalition, les nouveaux Premier ministre, Luis Solari, et ministre de
l'Économie et des Finances, Javier Silva Ruete, étant des proches du principal
rival de A.
Toledo, Alan Garcia.
J.
Silva a ainsi repoussé provisoirement les
projets de privatisation, affirmant, en signe d'apaisement à destination de
l'opposition locale, qu'ils devraient être confiés aux nouveux élus régionaux.
Mais les conflits sociaux ont resurgi et l'état d'urgence a été instauré le 27
mai 2003.
Le gouvernement Toledo est sorti extrêmement affaibli des élections municipales
et régionales du 17 novembre 2002.
Ces scrutins régionaux ont constitué une
expérience novatrice pour un pays centralisé : chacun des 25 départements s'est
vu doté d'un conseil régional élu, aux compétences accrues, en conformité avec
la Loi organique des gouvernements régionaux, proposée par A.
Toledo à la veille
des élections (le Congrès a cependant refusé de la voter en décembre 2002).
Or,
Pérou possible (le parti du président) n'est sorti victorieux que dans un
département, tandis que l'APRA (Alliance populaire révolutionnaire américaine)
d'A.
Garcia en obtenait douze.
Luis Castañeda (Unité nationale) a, pour sa part,
conquis le poste de maire de Lima.
A.
Toledo devait ainsi mettre en œuvre la décentralisation, sous la pression des
nouveaux élus locaux, sans toutefois renoncer à sa politique de privatisation.
Celle-ci lui a permis d'obtenir du FMI, dès septembre 2002, l'autorisation d'un
déficit fiscal allant jusqu'à 2,5 % du PIB.
Or, le taux de croissance en 2002 a
été de 5,2 %.
Ce bon résultat (en contraste avec la progression du chômage de
8,9 % fin 2002 à 9,3 % en mars 2003) faisait espérer aux élus régionaux de réels
et rapides transferts, permettant de financer les programmes de développement
local.
Dans l'espoir de limiter cette attente, J.
Silva affirmait alors que la
nécessaire décentralisation ne devait pas s'effectuer au détriment du programme
de privatisations.
En avril 2003, le Congrès est redevenu bicaméral, comportant désormais une
chambre basse (180 députés) et une chambre haute (50 sénateurs).
Cette réforme
devait favoriser la représentation des élus régionaux et a visé à stimuler la
décentralisation.
Le premier semestre 2003 a été marqué par un autre débat crucial : A.
Toledo
devait redéfinir sa relation avec les États-Unis, après que ceux-ci ont diminué
leur soutien financier à la lutte antidrogue en constatant que la surface
cultivée de coca avait augmenté en 2002 pour la troisième année consécutive pour
atteindre 46 700 hectares).
Washington incitait le gouvernement à intensifier la
politique d'éradication forcée de la coca, suscitant l'opposition des paysans.
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