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Pérou (2000-2001): La fin d'un régime autoritaire et corrompu

Publié le 20/09/2020

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« La diffusion télévisée, en septembre 2000, d'une cassette vidéo qui montrait Vladimir Montesinos, l'homme fort du régime, offrant un pot-de-vin de 15 000 dollars É.-U.

à un député d'opposition a marqué le commencement de la fin pour le régime autoritaire du président Alberto Fujimori, dont la seconde réélection, en mai de la même année, avait été fortement contestée (son adversaire Alejandro Toledo s'était retiré au second tour faute de garanties suffisantes sur la transparence des opérations). Aussitôt a suivi une cascade de révélations sur l'ampleur de la corruption et du machiavélisme du régime, déclenchant une vague de protestations de la société civile, désormais débarrassée de sa peur de la répression.

Le pouvoir a répondu par une mise en scène tragi-comique où A.

Fujimori jouait les enquêteurs à la recherche de son éminence grise introuvable, laquelle a quitté clandestinement le pays. Parmi les spéculations suscitées par la chute du directeur des services secrets péruviens, l'une des thèses les plus répandues est que la CIA lui a retiré son appui quand l'ampleur des trafics organisés sous ses ordres avec la complicité de l'État-Major militaire a dépassé toute limite, menaçant les intérêts américains dans la région.

La vente d'armes aux FARC (Forces armées révolutionnaires colombiennes), malgré la mise en scène de V.

Montesinos pour en rejeter la responsabilité sur des subordonnés, a été pour Washington la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Galvanisée par l'indignation populaire, l'opposition parlementaire a destitué, le 13 novembre suivant, la redoutée présidente fujimoriste du Congrès, Martha Hildebrandt.

Se sentant acculé, A.

Fujimori s'est enfui le lendemain pour Brunéi, sous prétexte d'un voyage officiel, puis a abdiqué la Présidence le 19 novembre par fax depuis Tokyo où il s'est installé.

Le Congrès a aussitôt désigné comme président intérimaire Valentin Paniagua, un représentant unanimement respecté du parti centriste Action populaire, et convoqué des élections présidentielle et parlementaires pour avril 2001.

La transition démocratique a été ponctuée par la diffusion des centaines de vidéos laissées derrière lui par V.

Montesinos, révélant le caractère tentaculaire d'un réseau de corruption qui implique une bonne partie de la classe politique, les chefs de l'armée, nombres d'entrepreneurs péruviens et étrangers et quelques patrons des médias.

Le 24 juin 2001, le président vénézuélien Hugo Chavez annonçait la capture de V.

Montesinos dans un bidonville de Caracas et il était extradé dès le lendemain à Lima. Le processus électoral a été marqué par le retour surprise de l'ancien président populiste Alan García, après dix ans d'exil consécutifs à un mandat désastreux (1985-1990) qui s'était achevé par une inflation de 7 000 %.

Parti de presque rien, A.

García (Alliance populaire révolutionnaire américaine, APRA) a enregistré au second tour (3 juin 2001) 46,9 % des suffrages, tandis que les votes blancs et nuls motivés par la faible crédibilité des deux candidats dépassaient les 13 %.

La tâche n'allait pas être facile pour le vainqueur du scrutin, Alejandro Toledo (53 % des voix), économiste centriste formé aux États-Unis plutôt populaire en raison de ses origines indigènes.

Outre le défi. »

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