PÉRIGORD -Le château des Milandes.

« 1 / 2 PÉRIGORD -QUERCY Le château des Milandes 24 -Dordogne Sur la commune de Castelnaud, tout près de la Roche-Gageac, mais sur la rive gauche de la Dordogne, le château des Milandes trône en face de l'un des plus beaux paysages du Périgord.

Il domine la plaine et ses cultures opulentes de maïs et de tabac.

Il fut édifié à la fin du XIIe siècle par François de Caumont, qui avait abandonné le château inconfortable de Castelnaud.

Dl guerre civile Pendant les guerres de Religion, le château des Milandes fut à plus d'une reprise au centre des hostilités.

En 1574, par exemple, pendant les fêtes du Carnaval, plusieurs che­ valiers s'y réunirent, conviés par le seigneur de Castelnaud.

Cette assemblée ralliée à la Réforme avait décidé de s'emparer de Sarlat par surprise, avec l'aide de quelques habitants de la viUe.

Une fois la nuit tombée, sous une petite pluie froide et acide, la troupe formée d'une quarantaine de gentilshommes et d'une vingta ine de soldats se mit en marche vers Sarlat, distante de quelque douze kilomètres.

Cette petite armée était assistée de mulets, qui portaient le matériel nécessaire à l'escalade des rempartS.

L'entreprise fut une "réussite" - pillages, profanations, expulsions, rançons et assassinats -et fut suivie de la conquête de plusieurs châteaux dans la région.

Les représailles Un siècle plus tard, lors de la révocation de l'édit de Nantes (1685), le château des Mi­ landes et ses occupants payèrent évidemment très cher la facture de leur adhésion à la reli­ gion réformée.

Passablement détérioré, l'édi­ fice fut abandonné et le temps se chargea d'aggraver les déprédations.

Il ne fut res­ tauré qu'après l a Révolution, avec beaucoup de soin et de goût.

Enfin , il fut agrandi au XJXe siècle et sa terrasse fut agrémentée de plantes rares : palmiers, magnolias, etc.

La paix des religions Après la seconde guerre mondiale, le château fut racheté par Joséphine Baker.

Cette vedette de music-hall d'ori­ gine américaine, très célèbre pendant l'entre-deux-guerres, en fit le "village du monde".

Avec son mari, Jo Bouillon, et afm de lutter contre le racisme -elle était elle-même de race noire -elle ras­ sembla aux Milandes des enfants défa­ vorisés de toutes races, de toutes natio­ nalités et de toutes religions.

Pendant de nombreuses années, le château et son parc , ainsi que le village des Mi­ landes, résonnèrent de la turbulence joyeuse des enfants ; pourtant, l'entre­ prise périclita pour des raisons finan­ cières et ne survécut pas à la disparition de Joséphine Baker (1975) Son sou­ venir est évoqué dans la partie du châ­ teau qui se visite et le hameau tout proche (parc d'attractions sur les bords de la Dordogne).

Photo).

Dupont 1 Explorer 1': MCMXC, Edi. »