Pensez vous que la modernité des romantiques consiste à représenter sur la scène, non plus des héros, mais des hommes ?
Publié le 09/12/2021
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La notion d' « homme » renvoie, au contraire, à l'universalité de l'humanité commune, avec ses qualités et ses défauts, sa complexité : si on l'oppose au héros, le héros peut être considéré comme une sorte de surhomme. Ce travail de définition effectué, il va falloir évaluer la pertinence de l'affirmation contenue dans le sujet, en interrogeant les procédés de traitement du personnage par le drame romantique - puisqu'il est ici question de la « scène » - afin de déterminer si ces personnages sont bien des hommes et non plus des héros comme, par exemple, aux temps de la tragédie classique. Eléments pour le développement * Héros classiques vs. hommes romantiques ? La première partie du travail pourra examiner l'opposition proposée par le sujet entre héros (que l'on peut supposer être ceux, notamment, de la tragédie classique) et hommes (que le sujet considère comme étant les objets du drame romantique). Une manière pertinente de procéder à cet examen serait de comparer le traitement du personnage chez les classiques et chez les romantiques : peut-on, ainsi, attribuer le même statut au personnage de Phèdre chez Racine et au personnage de Ruy Blas chez Hugo ? Racine emprunte son personnage à l'Antiquité, le détachant ainsi du contexte mental de son temps, Phèdre est un personnage de rang royal, elle est liée aux dieux, elle ne dévie jamais des concepts de la passion et de la destinée qu'elle incarne, Ruy Blas est, au contraire, un laquais, un homme du commun, dont on suit non pas tant la destinée que l'évolution : d'une certaine manière, au concept de destin s'oppose celui de construction de l'individu. Il semble donc assez pertinent, au premier abord, de poser une opposition radicale entre le traitement classique et le traitement romantique du personnage : le personnage classique est en effet un héros, le personnage romantique est en effet un homme. * La notion de « héros romantique » est pourtant pertinente : l'opposition homme/héros n'est pas si nette que le sujet le laisse entendre Réduire l'opposition de traitement du personnage par les classiques et les romantiques à une opposition homme/héros semble toutefois être une position limitée, tant les personnages du drame romantique sont traités avec une forme de lyrisme, exaltés, mis en valeur par des procédés formels qui les élèvent au rang de héros. La manière qu'a Musset de peindre son personnage de Lorenzaccio, par exemple, met en avant une sorte de quête de l'héroïsme - qui culminera avec l'assassinat d'Alexandre -, mais une quête complexe, contrecarrée par les errances intérieures de l'individu singulier qu'est Lorenzaccio (cf.
La notion d' « homme » renvoie, au contraire, à l'universalité de l'humanité commune, avec ses qualités et ses défauts, sa complexité : si on l'oppose au héros, le héros peut être considéré comme une sorte de surhomme. Ce travail de définition effectué, il va falloir évaluer la pertinence de l'affirmation contenue dans le sujet, en interrogeant les procédés de traitement du personnage par le drame romantique - puisqu'il est ici question de la « scène » - afin de déterminer si ces personnages sont bien des hommes et non plus des héros comme, par exemple, aux temps de la tragédie classique. Eléments pour le développement * Héros classiques vs. hommes romantiques ? La première partie du travail pourra examiner l'opposition proposée par le sujet entre héros (que l'on peut supposer être ceux, notamment, de la tragédie classique) et hommes (que le sujet considère comme étant les objets du drame romantique). Une manière pertinente de procéder à cet examen serait de comparer le traitement du personnage chez les classiques et chez les romantiques : peut-on, ainsi, attribuer le même statut au personnage de Phèdre chez Racine et au personnage de Ruy Blas chez Hugo ? Racine emprunte son personnage à l'Antiquité, le détachant ainsi du contexte mental de son temps, Phèdre est un personnage de rang royal, elle est liée aux dieux, elle ne dévie jamais des concepts de la passion et de la destinée qu'elle incarne, Ruy Blas est, au contraire, un laquais, un homme du commun, dont on suit non pas tant la destinée que l'évolution : d'une certaine manière, au concept de destin s'oppose celui de construction de l'individu. Il semble donc assez pertinent, au premier abord, de poser une opposition radicale entre le traitement classique et le traitement romantique du personnage : le personnage classique est en effet un héros, le personnage romantique est en effet un homme. * La notion de « héros romantique » est pourtant pertinente : l'opposition homme/héros n'est pas si nette que le sujet le laisse entendre Réduire l'opposition de traitement du personnage par les classiques et les romantiques à une opposition homme/héros semble toutefois être une position limitée, tant les personnages du drame romantique sont traités avec une forme de lyrisme, exaltés, mis en valeur par des procédés formels qui les élèvent au rang de héros. La manière qu'a Musset de peindre son personnage de Lorenzaccio, par exemple, met en avant une sorte de quête de l'héroïsme - qui culminera avec l'assassinat d'Alexandre -, mais une quête complexe, contrecarrée par les errances intérieures de l'individu singulier qu'est Lorenzaccio (cf.
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