Pendjab (Inde)
Publié le 15/05/2020
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Région du nord-ouest de l'Inde et du Pakistan occidental, formant entre l'Indus et la Jumna une vaste plaine arrosée par les rivières Jhelum, Chenab, Ravi, Sutlej et Beas (d'où le nom de Pendjab, « pays des cinq rivières »). Le Pendjab fut la première région de l'Inde occupée par les Aryens (v.). Après la campagne d'Alexandre le Grand (326 av. J.-C.) se succédèrent les envahisseurs venus de l'Ouest et du Nord. Elle fut englobée dans l'Empire maurya (v.) (IVe/IIe s.), soumise à l'influence des Grecs de Bactriane (v.), puis comprise dans le royaume indo-scythe des Kouchans (50 av./220 apr. J.-C.). Les musulmans en firent la conquête du VIIIe au XIIe s., mais ne parvinrent jamais à imposer l'hégémonie de l'islam dans le Pendjab oriental. Dévasté par les raids d'Houlègou (1245) et de Tamerlan (1398), le Pendjab fut conquis par Baber en 1526. Il connut encore les invasions de Nadir Chah (1739) et de l'Afghan Ahmed Chah (1756/61). Menacé de désintégration, le Pendjab fut réorganisé par la secte des sikhs (v.) dont le chef, Ranjit Singh, fut reconnu raja de Lahore en 1798 : ce n'est qu'après deux guerres difficiles (1845/46, 1848/49) que Lord Dalhousie réussit à annexer le Pendjab à l'Inde britannique. Intégrés à l'armée des Indes, les sikhs en devinrent le corps d'élite. En 1947, le Pendjab fut divisé entre l'Inde et le Pakistan, sur des critères confessionnels. Le Pendjab indien fut lui-même divisé, en 1966, en deux États, l'un de langue pendjabi et peuplé en majorité de sikhs (Pendjab actuel), l'autre qui prit le nom d'Haryana, de langue hindi. Les aspirations des sikhs à l'autonomie s'accentuèrent, à partir de 1973. En juin 1984, la tension atteignit son point culminant à la suite de l'assaut donné par les forces fédérales contre le temple d'Amritsar où s'étaient retranchés plusieurs centaines d'extrémistes sikhs. En représailles, un sikh de la garde personnelle d'Indira Gandhi (v.) abattit le Premier ministre, le 31 oct. Une vague d'émeutes submergea l'Inde, dont plusieurs milliers de sikhs furent victimes. Rajiv Gandhi, succédant à sa mère à la tête de l'État indien, parvint à calmer les passions : en sept. 1985, les élections au Pendjab donnaient la majorité à l'Akali Dal, parti sikh modéré. L'accord conclu en 1985 entre Rajiv Gandhi et le leader sikh modéré, puis les élections qui suivirent n'ont pas empêché le Pendjab de sombrer dans la guerre civile. Ne pouvant laisser se développer un mouvement séparatiste dans une zone frontalière, Delhi plaça l'État sous administration directe en 1987. Incapable de trouver une solution politique à la crise, le gouvernement central eut recours à la répression pour venir à bout du terrorisme sikh. Le processus électoral fut cependant restauré en 1992 avec la tenue d'élections locales qui connurent un très fort taux de participation. Mais l'attentat qui coûta la vie au Premier ministre de l'État et à vingt autres personnes, en août 1995, semblait contredire cette apparence de retour au calme. L'arrivée au pouvoir en févr. 1997 d'un gouvernement de coalition entre l'Akali Dal et le Bharatiya Janata Party (BJP, droite nationaliste hindoue) améliora la situation, sans faire cesser tout à fait les violences. Le massacre de trente-cinq sikhs au Cachemire voisin en mars 2000 raviva les tensions, tandis que l'agitation se communiquait au Pendjab pakistanais.
«
1 / 2 15 mars 1967 Série C-20 Fiche No 1659
Pendjab
1.
Le Pendjab est un des Etats de l'Inde qui, depuis plusieurs années, cause le plus de soucis au gouvernement de Delhi.
Le 26 décembre 1966, l'arbitrage de Mme Gandhi
permettait d'éviter de justesse une grave crise née des rapports entre le Pendjabi
Suba et I'Hariana, le,s deux Etats formés par le partage de l'ancien Etat du Pendjab,
le 1er novembre 1966.
2.
Les limites du « pays des cinq rivières ..
, le Pendjab, ont considérablement varié au cours de l'histoire et même lors de la domination britannique.
En août 1947, l'ancienne province britannique du Pendjab fut partagée entre l'Inde et le Pakistan: la partie occidentale (161 215 km 2
) au Pakistan et la partie orientale (123 000 km 2
) à l'Inde.
C'est le Pendjab qui fut le plus affecté par le partage de l'ancien empire des Indes qui entraîna, pour la province, l'exode de 10 millions de personnes et de terri
bles
massacres.
3.
Le Pendjab oriental, qui formait un Etat jusqu'au 1er novembre 1966, a des
ressources exclusivement agricoles (blé, coton, canne à sucre) qui dépendent de l'irrigation, car de vastes étendues sont arides (le Pendjab industriel est pakistanais).
Depuis 1955, de grands travaux ont été entrepris, construction de barrages (Nangal, Bhakra) et creusement de canaux, qui ont permis d'irriguer 2 600 000 hectares de
terres.
Une capitale ultra-moderne, Chandigarh, conçue par Le Corbusier, fut cons truite à partir de 1951.
4.
Mais cet Etat était déchiré par des divisions linguistiques et confessionnelles.
En "1966, ses 19 millions d'habitants comprenaie.nt surtout des Sikhs et des Hindous, les premiers parlant le pendjabi, les seconds parlant l'hindi.
Les Sikhs, plus nombreux
que les Hindous, réclamaient, depuis la réorganisation des Etats selon les limites linguistiques commencée en 1953, la reconnaissance du pendjabi comme langue
officielle d'un Etat à prédominance sikh, le Pendjabi Suba.
Les Hindous s'opposaient à cette prétention.
D'où une série d'émeutes et de grèves de la faim qui aboutirent en
mars 1966 à la décision de principe du gouvernement fédéral de scinder le Pendjab
en un Etat où le pendjabi serait la langue officielle (Pendjabi Suba) et un Etat de langue hindi (Hariana).
S.
Le Pendjabi Suba a 11 millions d'habitants, en majorité sikhs, et I'Hariana, dix septième Etat de l'Union indienne, en a 8 millions.
Les deux nouveaux Etats avaient
une capitale commune, Chandigarh, la même haute cour et le même gouverneur.
Cette situation ne donnait pas entièrement satisfaction aux Sikhs dont le chef, Sant Fateh Singh, entreprit en décembre 1966 une grève de la faim et menaça de se faire brûler vif afin d'obtenir que Chandigarh devienne « propriété exclusive ..
du Pendjab
et que tous les liens entre le Pendjab et I'Hariana soient rompus.
L'arbitrage de
Mme Gandhi a calmé les esprits mais la question de la capitale reste en suspens (elle sera soumise à un nouvel arbitrage après la fixation définitive des frontières entre les deux Etats).
Conformément au vœu des Sikhs, tous les liens entre Pendjab et
Hariana seront rompus.
Mais on craint que ce règlement n'amorce une véritable
sécession du Pendjab.
2 / 2.
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