PELLIOT
Publié le 16/05/2020
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PELLIOT
LE plus éminent sinologue français du xxe siècle naquit à Paris le 28 mai 1878.
Après de fortes
études, il fut envoyé
en Indochine en x8gg comme pensionnaire de la Mission archéologique
d'Indochine qui venait d'être fondée et qui devait devenir en xgoo l'Ecole française d'Extrême
Orient.
Peu après, il partait pour Pékin avec la mission d'en rapporter les éléments d'une biblio
thèque chinoise.
Au cours du siège des légations, il se distingua par plusieurs traits de courage
qui lui valurent d'être décoré de la Légion d'honneur alors qu'il n'avait qu'un peu plus de vingt
ans; il alla,
tout seul, décrocher de sa hampe un drapeau que les Boxers avaient dressé comme
un défi devant la légation de France.
De retour à Hanoï, Pelliot commença à publier ses premiers
travaux où il fit preuve d'une érudition et d'un sens critique exceptionnels.
Après
un séjour de plusieurs années en Extrême-Orient, Pelliot revint en France; on pensa
à lui confier
une mission en Asie centrale.
Pelliot se mit donc au t_ravail et prépara minutieusement
sa mission
pendant plus d'un an, dressant son itinéraire, organisant ses étapes, étudiant l'utili
sation des ressources de ces régions.
Dès
que le Comité français d'exploration de l'Asie centrale lui eut confié l'organisation de
cette mission, il se rendit en Russie où il réussit le tour de force d'apprendre le russe en quelques
mois; il
quitta la France le 15juin rgo6; il arrivait dixjours plus tard à Tachkent où il séjourna
près de deux mois.
Pendant cet arrêt, dans l'attente des bagages, Pelliot apprit le turc oriental.
Partant de Tachkent, la mission aboutissait au terminus du chemin de fer à Och, où devait se
former
la caravane.
Elle était composée de trois Français : Paul Pelliot, qui se réservait l'archéo
logie,
la linguistique et l'histoire; le Dr Louis Vaillant, médecin de l'armée coloniale, qui se char
geait des travaux de cartographie, d'astronomie et d'histoire naturelle; Charles Nouette, à qui
était confiée la documentation photographique, et plusieurs cosaques qui devaient accompagner
les voyageurs jusqu'à Pékin.
Au mois d'août rgo6, la caravane franchissait le Taldyq-davan à près de 4000 mètres et,
suivant les pâturages des Kirghiz de
l' Alaï, passait la frontière russo-chinoise pour atteindre
Kachgar au bout de vingt jours.
Pelliot faisait aussitôt des visites aux différents mandarins chargés
de
l'administration de la province et suscitait l'étonnement de ceux-ci par ses connaissances non
seulement de la langue chinoise qu'il parlait avec élégance, mais de la civilisation de leur pays
dans
les' domaines les plus variés et dans ses raffinements les plus subtils.
Aussi les relations devin
rent-elles personnelles entre Pelliot et les officiels chinois, tant et si bien qu'au cours du voyage,
le crédit
dont jouissait Pelliot permit à la mission d'éviter bien des complications.
Le Dr Vaillant
raconte dans ses souvenirs encore inédits comment le sous-préfet de Faizabad les traita : « Quelques
étapes
avant Toumchouq, nous passions en fin de matinée à Faizabad où nous nous arrêtions pour
déjeuner, faire visite au sous-préfet et ensuite poursuivre notre route.
Celui-ci nous accueillit très
aimablement.
Comme nous étions pressés, la conversation de Pelliot avec lui ne dura pas plus
d'une demi-heure et en le quittant, Pelliot s'excusa de ne pouvoir le recevoir à l'auberge où nous
PELLIOT Plwto comm u.n iq u ~e P.
»
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