PEINTURE: Nicolas Poussin (1594-1665)

« Nicolas Poussin (1594-1665) Le plus classique des peintres français.

Né dans une modeste famille des Andelys, Nicolas Poussin arrive à Paris à 18ans.

Il travaille auprès des peintres Elle et Lallemand et avec son cadet de huit ans, Philippe de Champaigne.

Ilétudie la perspective et l'anatomie, se familiarise avec l'école de Fontainebleau et avec l'œuvre du Primatice.

En1624, il part pour Rome.

Il y restera jusqu'à sa mort.

En 1629, Le Martyre de saint Sébastien clôt sa périodebaroque.

Poussin, nature forte, indépendante, volontaire, échappe assez vite à l'influence de Raphaël, du Caravageet du Titien, pour faire œuvre de novateur.

A partir de 1635, ses grandes compositions inspirées de la mythologie etde l'histoire (Le Triomphe de Pan, Moïse sauvé des eaux, les Bergers d'Arcadie) se distinguent par la perfection deleur dessin, l'équilibre de leur construction et l'ordonnance des sujets.

Entre le trop officiel Le Brun et le poétiqueClaude Gellée, Poussin, méditatif et moraliste, est le plus représentatif de l'esprit de son temps.

On a pu dire de luiqu'il était, dans la peinture, le Racine du XVIIe siècle.A Rome, après des débuts difficiles, Poussin trouve des protecteurs, l'amateur d'art Cassio di Borgo, le cardinalBarberini, et acquiert une grande notoriété.

Richelieu, qui lui a commandé Le Jeune Pyrrhus sauvé, et Louis XIII luioffrent, pour le faire revenir en France, de substantiels avantages: le titre de premier peintre du roi, un logement auLouvre, la direction de tous les ouvrages de peinture et d'ornement des maisons royales et une pension annuelle de3000 francs.

Peu fait pour le travail administratif et lassé des commandes de «babioles», Poussin retourne à Romeau bout d'un an, ses titres et la pension du roi lui étant conservés.

Sa clientèle grandissante est essentiellementfrançaise; cependant, le peintre préfère l'exil qui lui garantit l'indépendance.

C'est entre 1642 et 1650 que l'œuvrede Poussin est la plus féconde.

Parvenu à l'âge mûr, son génie connaît un nouvel élan.

La nature, les paysagesvivants viennent atténuer la rigueur classique de ses toiles.

Le risque de tomber dans l'académisme est ainsi évité.La période paysagiste de Poussin est certainement la plus riche.

Paysages «héroïques» ou «philosophiques»expriment son émotion d'intellectuel.

Plus tard, vers 1660, avec Le Printemps et Or ion aveugle, les eaux, les arbres,les rochers envahissent le tableau.Nicolas Poussin, travailleur acharné, a laissé plus de 300 tableaux, aujourd'hui dispersés dans plusieurs musées, etun grand nombre de dessins, la plupart exposés au Louvre.. »