PEINTURE: Jean-Baptiste Pigalle (1714- 1785)

« Jean-Baptiste Pigalle (1714- 1785) Le chef-d'œuvre du sculpteur Pigalle, un mausolée, se trouve à Strasbourg ; son style très emphatique dans lavision et réaliste dans l'exécution reflète bien les qualités de cet artiste, l'un des plus brillants du XVIIIe siècle, quifut presque inégalé en France dans le travail du marbre. La volonté de la réussite.Fils de menuisier, Jean-Baptiste Pigalle était promis à une "carrière" de tailleurs de pierre.

Mais, grâce à sa précocitéet à sa volonté, il se retrouva à huit ans déjà dans l'atelier de Le Lorrain, puis il travailla avec Lemoyne.

Malgréplusieurs échecs au concours de Rome, il fit preuve de ténacité dans ses études - Diderot dit qu'il était le "mulet dela sculpture" - et se rendit à Rome (1736) à ses frais et avec l'aide de quelques amis.

C'est là qu'il ébaucha Mercureattachant sa talonnière ; il la tailla dans le marbre une fois rentré à Paris et cette œuvre lui valut son entrée àl'Académie royale de peinture et de sculpture (1744).

Il participa aux Salons de 1742 et 1753 et, grâce surtout à laprotection du comte d'Argenson, obtint plusieurs commandes pour des églises parisiennes.

En 1748, il réalisa unMercure et une Vénus pour Louis XV, qui furent offerts au roi de Prusse. Les œuvres maîtresses.La protection et les commandes de Mme de Pompadour lui permirent d'atteindre sa période de pleine maturité et deplus grande activité.

Il réalisa ainsi une statue de Voltaire (Louvre, réplique à la Comédie française), une Vierge etdes bénitiers pour l'église Saint-Sulpice et la statue de Louis XV, érigée à Reims (fondue à la Révolution, puisremplacée par une réplique).

Il s'attaque ensuite à ce qui allait être son chef d'œuvre : le mausolée du maréchal deSaxe, réalisé entre 1753 et 1770, installé dans l'église luthérienne Saint-Thomas, à Strasbourg.

Avec la mêmeréussite et le même intérêt pour la mise en scène, il réalisa aussi le monument funéraire du comte d'Harcourt (Notre-Dame de Paris).

Son style, qui peut paraître aujourd'hui quelque peu emphatique et pompeux, correspondait au goûtde son temps, à la fois dramatique et baroque. Témoignage."Au haut du mausolée paraît le maréchal de Saxe dans toute sa gloire, tenant son bâton de commandement à lamain ; derrière lui est une pyramide, symbole de l'immortalité ; à sa droite, les trois animaux qui caractérisent lestrois nations, à savoir : pour l'Angleterre, le léopard, qui est tout à fait renversé, les Anglais ayant été les plusmaltraités.

Pour la Hollande, le lion, qui fuit, les Hollandais n'ayant fait que se présenter et fuir à l'aspect dumaréchal.

Et pour l'Empire, l'aigle, qui est effrayé de toutes les victoires de ce héros ..." Extrait de la description,par Pigalle lui-même, du mausolée du maréchal de Saxe.. »