PDC l agonie balzac linéaire
Publié le 17/02/2025
Extrait du document
«
« L’agonie » – La peau de chagrin
En quoi ce dénouement illustre bien le destin destructeur
de Raphaël ?
Introduction
Le XIXème siècle est marqué par une grande période d’instabilité
politique qui voit l’introduction de nouvelles idées.
S’opposent
notamment les défenseurs de l’Ancien Régime et ses valeurs
traditionnelles avec les défenseurs d’une France nouvelle née
de la Révolution portant les principes de liberté et d’égalité.
Au
cours de ce siècle de bouleversement, dans le tumulte des
nouvelles idées, se développent les mouvements du
romantisme, poussant l’expression des sentiments jusqu’aux
passions, et du réalisme, dont le but est de représenter avec
objectivité la vie quotidienne.
Honoré de Balzac, écrivain et
dramaturge français, s’inscrit dans ces mouvements avec son
œuvre « La Comédie Humaine », qui se veut le tableau de la
société de l’époque.
Le roman fantastique La Peau de Chagrin,
paru en 1831, fait partie du projet de la « Comédie Humaine »
et présente l’histoire d’un jeune homme désespéré, Raphaël de
Valentin, décidant de faire un pacte avec une peau qui a le
pouvoir de réaliser ses désirs au prix de son existence.
L’extrait
proposé à l’étude est la scène dans laquelle le personnage
principal est pris d’une passion amoureuse alors qu’il est en
train de décéder.
En procédant à l’analyse de cet extrait, nous
essayerons de déterminer en quoi ce dénouement illustre bien
le destin destructeur de Raphaël.
Lecture linéaire
1er mouvement (L.1-8) : une folie destructrice
L.1 : « devenu fou » (groupe adjectival) = annonce la fin
pour Raphaël, le récit suit bien le schéma de la passion :
la passion mène à la folie qui mène à la mort
« crut » + « prit » + « alla » (passés simples) = marquent
l’intensité de la scène par des actions courtes et rythmées
L.2 : « lampe » + « éclairée » + « lueur vacillante » +
« projetait » (champ lexical de la lumière) = lié au feu qui
symbolise la mort, annonce encore le destin funeste de
Raphaël + côté fantastique de la lumière magique
L.4/5 : « il ne fut plus maître de sa pensée » (expression)
= montre qu’il perd le contrôle
L.4-6 : « belle de terreur et d’amour » (antithèse) +
« délirantes » (adj.
qualificatif) + « âme… endormie »
(expression) = signes de la folie naissante de Raphaël
pour qui la mort approche
L.5 : « sa pensée : les souvenirs des scènes caressantes »
(allitération en [s]) = empreinte à la volupté et à l’amour
de Raphaël envers Pauline
L.6 : « triomphèrent » + « réveillèrent » (passés simples)
= comme si le diable en Raphaël se réveillait et gagnait
enfin le corps du personnage, à présent il le contrôle
L.7 : « comme un foyer mal éteint » (comparaison avec le
feu) = rappelle les effets néfastes de la passion qui est
fatale
L.8 : « Pauline […] Pauline ! » (répétition) = le prénom
Pauline encadre la réplique de Raphaël, ce procédé met en
lumière l’enfermement de Raphaël dans cette passion dont
il n’arrive plus à se défaire
CONCLUSION : Ainsi, Balzac dépeint la folie dans laquelle
sombre son personnage principal, en état de démence.
Dans
une atmosphère fantastique, il annonce sa mort prochaine,
conséquence naturelle de la passion qui l’habite.
2ème mouvement (L.9-15) : dramatisation et violence
de la scène
L.9-11 : « terrible » + « violemment » + « douleur
inouïe » + « horreur » + « furieux » (champ lexical de
l’agressivité) = la scène se trouve être d’une grande
violence, Pauline assiste à la mort de son amant et elle est
anéantie par la situation
L.9-12 : « gosier » + « yeux » x2 + « sourcils » (noms
communs)/« sortit » + « dilatèrent » + « tirés » +
« contractant » (verbes d’action) = la souffrance est
maintenant physique, plus seulement mentale, comme si
Pauline était soumise à de la torture
=> HYPOTYPOSE qui donne à voir la douleur de Pauline de
manière vive et imagée, le lecteur est complètement
plongée dans la scène
L.12 : « Sans réfléchir » (groupe prépositionnel) = illustre
le mode de fonctionnement de Raphaël depuis le début du
récit, il agit sans penser aux conséquences de ses actes
L.13 : « ferma la porte » (expression) = elle ferme la
porte aux désirs et passions de Raphaël et donc à son
existence, c’est la fin pour lui
L.14 : « Pauline ! Pauline ! » (répétition) = il....
»
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