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Pays-Bas (1999-2000): Crise gouvernementale surmontée

Publié le 20/09/2020

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« Au terme des élections législatives de 1998, la coalition sortante associant les socialistes (Parti du travail, PVDA), les libéraux de droite (Parti populaire pour la liberté, VVD) et de gauche (Démocratie'66, D'66) avait été reconduite, au détriment du Parti démocrate chrétien (CDA).

La cohésion du gouvernement a toutefois été mise à rude épreuve en 1999.

Le 19 mai, le Sénat devait se prononcer sur l'introduction du référendum décisionnel dans la vie politique. Une majorité des deux tiers était requise.

Or, une voix a manqué : celle du sénateur VVD Hans Wiegel.

D'66, qui avait fait de l'aboutissement de ce projet une priorité, a refusé de rester dans la coalition gouvernementale.

Le lendemain du vote, le Premier ministre socialiste Wim Kok a dû annoncer la fin de celle-ci.

La coalition s'est ressoudée, mais cet épisode a érodé la confiance populaire, introduit des forces centrifuges dans l'Exécutif et affaibli les partis gouvernementaux lors du scrutin parlementaire européen du 13 juin 1999. Les socialistes ont perdu deux de leurs huit sièges.

D'66 n'a conservé que deux de ses quatre sièges.

Seuls les libéraux du VVD ont pu garder intacte leur délégation parlementaire (six sièges).

Ce tassement n'a toutefois pas profité aux démocrates chrétiens : ils sont sortis en têts du scrutin, mais un siège leur a échappé.

Les vainqueurs ont été d'une part les partis protestants de droite, qui ont obtenu un mandat, et la gauche.

Groen Links (Verts) a quadruplé sa représentation avec quatre sièges et le Parti socialiste en a remporté un pour la première fois.

Ce résultat et ses enseignements ont néanmoins été accueillis avec prudence, eu égard à la très forte abstention qui a marqué ce scrutin (70 %). Le dossier de l'agriculture a aussi défrayé la chronique.

Dans le cadre de la crise de la dioxine (contamination de farines animales servant à nourrir les volailles), qui a surtout sévi en Belgique (mai 1999), le ministre de l'Agriculture Hayo Apotheker (D'66) s'en était pris à l'agriculture intensive. S'estimant trop peu soutenu, il a démissionné.

En août 1999, pourtant, la ministre de la Santé publique Els Borst a formellement prohibé l'utilisation de résidus de fosses septiques dans la fabrique de farines animales. Sur le plan économique, la conjoncture est demeurée très satisfaisante, permettant de ramener le taux de chômage à un niveau extrêmement bas.

Fin 1999, celui-ci se situait à 2,8 %, soit environ 190 000 chômeurs complets indemnisés. Ce total doit cependant être nuancé : il ne comprend pas les handicapés non actifs (dont le nombre est beaucoup plus élevé aux Pays-Bas que dans les autres pays de l'Union européenne eu égard aux normes définissant le handicap) ; par ailleurs, une part très importante de l'activité est faite d'emplois à temps partiel (40 % de la population).

En effet, 64,5 % des femmes en activité occupent un emploi à temps partiel pour seulement 16,5 % des hommes. Sur le plan international, les Pays-Bas ont accueilli le rapport des Nations unies sur le massacre de Srebrenica (Bosnie-Herzégovine) en le jugeant "nuancé". En juillet 1995, les "casques bleus" hollandais avaient contribué à séparer les hommes bosniaques musulmans des femmes et de leurs enfants.

Les hommes avaient été livrés aux milices serbes qui les avaient assassinés.

Cette attitude avait créé un traumatisme profond dans la société néerlandaise.. »

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