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Pays-Bas (1996-1997)

Publié le 20/09/2020

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« Les Néerlandais surprennent par leur sérénité, dans une conjoncture européenne morose.

Certains observateurs étrangers ont même parlé de "modèle hollandais" pour désigner cette politique qui réussit à réduire le chômage (6 % en janvier 1997, selon Eurostat), tout en évitant les ravages sociaux du libéralisme à la britannique.

La petite taille du pays, la cohésion sociale, la modération des syndicats, le consensus politique et l'adaptabilité de l'économie peuvent être invoqués, mais aussi une dépendance des firmes étrangères moindre que dans les autres petits États, comme la Belgique.

Les performances des Pays-Bas à l'exportation apparaissent tout à fait remarquables, avec un excédent du commerce extérieur comparable à celui de la France. Le nombre officiel de chômeurs apparaît toutefois minoré par l'explosion du travail à temps partiel, une acception très large de l'invalidité et l'existence d'emplois subventionnés par l'État.

Par ailleurs, les femmes ont jusqu'alors moins investi le marché de l'emploi que dans les autres pays d'Europe du Nord. L'activité industrielle n'a pas été exempte de crises: ainsi la firme aéronautique Fokker, délaissée par son actionnaire principal (Dasa, du groupe allemand Daimler-Benz), a été déclarée en faillite le 15 mars 1996 et n'a pas trouvé de repreneur; le gouvernement néerlandais a fait savoir, le 16 avril 1997, qu'il renonçait à sauver l'entreprise. L'amélioration de la situation économique a facilité le maintien de la coalition gouvernementale réunissant socialistes et libéraux et qui avait été, un moment, menacée par les velléités d'autonomie des seconds.

Un compromis a été trouvé entre les aspirations contradictoires de ces deux formations, en particulier concernant la politique sociale.

S'il était abusif de parler de "démantèlement" de l'État-providence, la réduction des dépenses publiques a montré que les socialistes, qui dirigent le gouvernement, ont dû consentir quelques entorses à leurs principes.

Le déficit budgétaire devrait tomber au-dessous de 3 % en 1997, mais la dette publique semblait devoir encore dépasser 75 % du PIB - ce qui ne disqualifierait pas les Pays-Bas pour l'entrée dans l'Union économique et monétaire (UEM). La controverse franco-néerlandaise sur la drogue s'est quelque peu apaisée.

Le 3 février 1997, un accord a été signé entre les deux pays pour formaliser une coopération douanière engagée l'année précédente; la surveillance des ports et des aéroports sera accrue.

Les Pays-Bas ont souhaité signer des accords du même type avec la Belgique et l'Allemagne pour améliorer leurs relations avec les États de l'"espace Schengen" (relatif à la libre circulation des ressortissants européens). Pour la seconde fois (premier semestre 1997), les Pays-Bas ont occupé la présidence tournante de l'Union européenne à un moment crucial de l'histoire de celle-ci.

Ils ont oeuvré en faveur d'une issue positive de la Conférence intergouvernementale (CIG), notamment en recherchant un compromis sur la réforme des institutions; ils ont aussi appuyé l'injection d'un peu plus de "social" dans la construction européenne. Cependant, l'opinion néerlandaise n'avait jamais été aussi réservée à l'égard du passage à la monnaie unique le 1er janvier 1999; on hésitait, comme en. »

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