Pavese, Cesare.

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Pavese, Cesare.
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PRÉSENTATION

Pavese, Cesare (1908-1950), écrivain et intellectuel italien.

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UNE FIGURE INTELLECTUELLE MAJEURE DE L'ITALIE DU XXE SIÈCLE

Né à Santo Stefano Belbo (près de Cuneo), Pavese est tôt orphelin de père. Nombre d'exégètes de l'oeuvre de Pavese voient d'ailleurs dans cette absence de modèle masculin (mal contrebalancée par une « sur-représentation « maternelle très
prégnante) le point de départ des difficiles relations amoureuses qu'il évoque dans Voyage de noces (posthume, 1953) et l'origine intime de sa fascination continue pour la mort, désignée dans son oeuvre « il vizio assurdo « (« le vice absurde «), et à
laquelle il finira par se rendre.
Durant de longues années, Cesare Pavese s'adonne à l'écriture, tout en jouant un rôle majeur sur la scène intellectuelle italienne : directeur littéraire au sein de la maison d'édition Einaudi, il traduit et fait connaître dans son pays les oeuvres
d'écrivains américains tels que Sherwood Anderson, William Faulkner, Gertrude Stein, John Dos Passos, John Steinbeck et Ernest Hemingway (il a auparavant clos ses études par une thèse sur Walt Whitman). Sa version en italien du Moby Dick de
Herman Melville, en 1932, est à cet égard particulièrement remarquée.
Cependant, cette activité -- considérée par le régime en place comme proaméricaine -- tout comme ses écrits antifascistes dans la revue la Cultura lui valent d'être emprisonné, puis exilé à Brancaleone en Calabre pendant les années 1935 et 1936.
L'ensemble de ces articles paraîtra à titre posthume en 1951, sous le titre la Littérature américaine et autres essais (la Letteratura americana e altri saggi). Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pavese s'isole à la campagne pour écrire de brefs textes
consacrés aux grands mythes fondateurs, soumis à une relecture psychocritique personnelle (Dialogues avec Leuco [Dialoghi con Leucò], 1947), tandis que nombre de ses amis rejoignent quant à eux la Résistance. Lorsqu'il en vient à analyser la
gravité qu'a pour lui cette défection, il éprouve une culpabilité que rien ne pourra soulager. Pavese se suicide en 1950 dans une chambre d'hôtel.

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UNE ÉCRITURE DE LA MORT

Pavese se situe au carrefour de plusieurs traditions esthétiques, mêlant classicisme stylistique, lyrisme et un néoréalisme inspiré de la littérature américaine.
Son oeuvre poétique développe dès ses débuts les thèmes majeurs de la solitude et de l'absurdité du monde, et porte en filigrane l'empreinte de ses tendances suicidaires ( Travailler fatigue [Lavorare stanca], 1936). Profondément déprimé, Pavese fait
état dans son journal le Métier de vivre (il Mestiere di vivere, posthume, 1952) et dans ses romans (la Plage [la Spiaggia], 1942) de son angoisse et de sa difficulté à affronter le réel, ainsi que de l'impossibilité de toute vraie communication avec
autrui. La Prison (il Carcere, 1939) porte la marque de ses convictions antifascistes, le Camarade (il Compagno, 1947) et la Maison dans la colline (la Casa in collina, 1949 ; publié avec il Carcere sous le titre Prima che il gallo canti, Avant que le coq
chante), celle de ses sympathies pour la Résistance.
Après la Libération, il poursuit son oeuvre de fiction, traitant de divers types de conflits, ceux qui résultent des modes de vie contemporains et ceux liés à la difficile quête de soi, comme dans la Lune et les feux (la Luna e i falò, 1949), retour
d'Amérique dans la terre de l'enfance. Son oeuvre poétique La mort viendra et elle aura tes yeux (Verrà la morte e avrà i tuoi occhi, 1951) sera découverte après sa mort.
Quant à son ouvrage le plus célèbre, le Bel Été (la Bella Estate, 1949), c'est un récit poétique tout en étrangeté, teinté de lyrisme et de nostalgie, autant qu'un témoignage des errements frivoles de la jeunesse citadine italienne, que vient couronner le
prix Strega. Il ressort de cette oeuvre que si la solitude est un sentiment qui appartient en propre à l'auteur, celle-ci semble être aussi la résultante de conflits de classes mal dialectisés entre bourgeois et intellectuels, paysans et citadins.
Le prix littéraire Pavese a été créé en 1957 pour honorer sa mémoire. Les deux volumes de sa correspondance ont été publiés en 1966.
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