Paul SIGNAC:LE CHÂTEAU DES PAPES, AVIGNON.

« Paul SIGNAC LE CHÂTEAU DES PAPES, AVIGNON Cet amoureu x passionné du Sud applique au majestueux palais des Papes la théorie divisionniste.

Une théorie qui permet toutes les audaces ...

P aul Signac est un «cas» dans la peinture du XIX • siècle.

C'est un homme fort cultivé, pas­ sionné d'art , mais aussi de littérature , de science, de politique et de voyages.

L'HOMME Son œuvre est le magnifique travail d 'un peintre fortement convaincu par les thèses pointillistes chères à Seurat.

C'est avec lui que Signac fonda le néo-impressionnisme, auquel adhérèrent d'emblée des peintres comme Camille Pissarro, Maximilien Luce et Edmond-Henri Cross.

Signac écrivit aussi des récits de voyage et des essais sur la peinture .

Enfin , marin averti, il passa une bonne partie de sa vie à bord de l'Olympia , son bateau.

En 1897, Signac achète une villa à Saint-Tro­ pez et s'y installe , sillonnant tout l'arrière-pays à la recherche de motifs.

Ses pas le mènent 'jusqu'à Avignon et, en 1900 , il peint la vue a plus évidente de la cité papale: le palais des Papes et Notre -Dame-des-Doms , dont on aperçoit le clocher sur la gauche .

Au premier plan, le pont Saint-Bénezet prolonge l'archi­ tecture du palais jusqu'au bord du tableau .

SA THÉORIE La vision très «carte postale » de Signac ne lui sert en fait qu'à appliquer les théor ies néo­ impressionnistes .

Signac peint ici en touches «po intil listes» , juxtaposant par petits points serrés des couleurs souvent opposées, «qui L'.audac ieuse théor ie div i sionniste lui permet de peindre en rouge et rose la cathédra le de s Doms et les nuages de Provence ...

Paul SIGNAC 1863-1935 • Le Château des Papes, A vignon • Huile sur toile 73 cm x 92 cm • Signé et daté en bas, à droite «P.

Signac 1900 » • Peint en 1900 • Localisation: Paris, musée d'Orsay • Expositions : Paris, 1912 vont assurer par leur mélange optique un maximum de lum inosité et de coloration et garantir l'harmonie intégrale de l' œuvre », comme il l'a écrit en 1899 dans le manifeste du mouvement, D'Eugène Delacroix au néo­ impressionnisme.

Partant , sur la droite , du rouge le plus pur pour arriver au rose léger, Signac suggère un coucher de soleil sur le palais.

Les rouges vifs sont optiquements atté­ nués par leurs contraires: les verts et les bleus , qui forment les nuages et le pont.

La perception en est bouleversée : « Deux cou­ leurs opposées mises l'une à côté de l' autre modifient la perception de leur véritable couleur ...

» , écrivai t-il encore.

Une théorie qui permet toutes les audaces.

L'HISTOIRE L'État acheta directement le tableau à Signac en 1912, afin de l'exposer au musée du Lu­ xembourg, gui accueillait alors les «peintres vivants».

I l fut ensuite placé au musée d'Art moderne , puis au musée d'Orsay.

LA COTE Les toiles de Paul Signac sont assez rares en vente publique, mais pas ses dessins et ses aquarelles de ports et de littoral.

Ces œuvres restent encore assez abordables : de 10 000 à ...

200 000 F selon les dimensions et le sujet.

Les tableaux, en revanche, peuvent atteindre plusieurs millions de francs, comme Antibes au nuage rose, qui s'est vendu 3 millions de francs à New York, en mai 1992.. »