Paul SÉRUSIER:L'AVERSE.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Paul SÉRUSIER
L'AVERSE
Pour Sérusier, la plus banale des scènes ,de.
r,ue doJt exprimer .autre
chose que la simple représentation
~e la r~alit':.
En el?urant ses lignes,
il rejoint les préoccupations des subtils artistes Japonais.
«Je veux un dessin ferme, fini dit un jour
Sérusier à un ami peintre , que toute ligne soit
voulue et ait son rôle , soit nécessaire , c'est-à
dire qu'on ne puisse pas se la figurer autre
ment qu'elle n'est.
» Cette préoccupat i on _fait
considérer tout le reste comme seconda1re ,
même et surtout la couleur.
«J'ai renoncé, dit
il, à la recherche de petits tons finis à côté
les uns des autres qui attirent l'attention sur
un
coin de tableau mais nuisent à
l'ensemble.
Trois ou quatre teintes bien choi
sies
cela suffit , et cela est expressif : les
autr~s couleurs ne font qu'affaiblir l' effet .
»
LA TECHNIQUE
De fait , Sérusier n'utilise ici que quelques
teintes si terreuses qu'elles finissent par se fa~re
oublier: du rouge brique, du gris clair et
foncé .
Il les pose sans dégradé, en larges
aplats ,
retrouvant une techn ique qu'il a redé
couverte auprès des maîtres anciens lors d'un
voyage
en Italie , et qu'il décrit ainsi: «Ils
broyaient leurs poudres avec du jaune d'œuf,
un peu d'acide et d'eau.» D'où cet aspect
mat
et éteint, renforcé par l'absence de toute
épaisseur et l'absolu cloisonnisme .
Au final,
les plans ont l'air collés les uns sur les autres,
sans aucun effet de perspective .
Les figures
s '
en détachent avec d'autant plus de présen
ce,
cernées par des l ignes très affirmées .
Comme son ami et maître Gauguin, Sérusier , à Pont -Aven ,
choisit ses modèles parmi des P,aysannes ou Cles serveuses de restaurant.
Paul SÉRUSIER 1864-1927
.L'Averse • Huile sur toile 73,5 cm x 60 cm • Peint en 1893
• Non signé
• Localisation :Paris, musée d'Orsay • Expositions : Paris, 1986, 1993
LE TABLEAU
Sérusier épure tellement sa représentation
qu'il en vient à se détacher de la réalité et à
donner à
sa Bretonne la silhouette d'une gei
sha, impression renforcée par
le fait que le
parapluie ressemble à une ombrelle.
L'artiste
avait dans son atelier de nombreuses
estampes japonaises , qu'il accrochait à côté
de
ses propres tableaux et qu' il copiait pour
se faire la main .
Tout la toile baigne dans
une ambiance de japonisme , faite de silence
et de recueillement.
Aucune vibration n'anime
l 'environnement, aucune lumière
ne joue sur
les pavés, et les gouttes de pluie, peintes
comme des lignes discontinues, ont
l'air de
ne faire aucun bruit en s'écrasant sur le sol.
Sérusier donnera par la suite plus de majesté
à
ses figures.
Elles s 'inséreront dans des
constructions géométriques reposant
sur ce
qu'il app elait « les saintes mesures ».
Son
œuvre, qui doit tant à Gauguin, évoquera les
représentations hiératiques de Giotto et Cima
bue.
L 'HISTOIRE
La toile est restée dans l'atelier de l'artiste
jusgu'à
sa mort et fut ensuite conservée par
sa famille, qui en fit la donation en 1980 .
LACOTE , Comme toutes les toiles de l'Ecole de Pont A ven, celles de Sérusier ont des cotes
élevées.
La Ferme jaune au Pouldu a ainsi
atteint 1,1 million de francs français
(200 000 dollars) en 1994..
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