Paul Nizan1905-1940École Normale en 1924, où il se lia avec Sartre.

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NIZAN Paul. Écrivain français. Né le 7 février 1905 à Tours, mort le 23 mai 1940 près de Dunkerque. Après une enfance bourgeoise et provinciale, il entre à l’Ecole Normale Supérieure, où il se lie avec Jean-Paul Sartre. Après un voyage à Aden, il s’inscrit en 1927 au Parti communiste. Jusqu’à la guerre, il partage sa vie entre l’enseignement de la philosophie et son activité militante, écrit des articles pour L’Humanité et Europe. De 1934 à 1935, il réside avec sa femme à Moscou. En 1939, il quitte bruyamment le Parti communiste français à la suite de la signature du pacte germano-soviétique. Un an plus tard, il est tué sur le front. L’œuvre romanesque de Paul Nizan, assez brève, est l’une des plus remarquables de l’entre-deux-guerres. En 1960, dans sa préface à la réédition de Aden Arabie (1931), Sartre a essayé de tirer son ami de l’oubli dans lequel il était injustement tombé. Aden-Arabie, le premier roman de Nizan, est autobiographique : l’auteur raconte les désillusions qu’il a éprouvées lors de ce voyage. Antoine Bloyé (1933), Le Cheval de Troie (1935) et La Conspiration (1938) sont également des livres parfaitement biographiques, où Nizan retrace successivement la vie de son père, puis les événements sociaux et politiques de la France de l’après-guerre. Acerbes, lucides, passionnées, ces œuvres de Nizan sont l’un des rares exemples en France, après Jules Vallès, de romans politiques de qualité. Ce sont des livres militants, visant à montrer les aliénations multiples de l’univers capitaliste. Mais ce propos avoué n’ôte rien à leur vigueur et à leur jeunesse littéraire. Les Chiens de garde (1932) constituent un pamphlet impitoyable contre les philosophes académiques de la Troisième République, notamment Brunschvicg. En 1930, Nizan a également publié un essai intitulé Les Matérialistes de l’Antiquité. Cette œuvre, brillante, parfois imparfaite, constitue un témoignage irremplaçable sur la vie intellectuelle, sociale et politique de la France de l’entre-deux-guerres. Mais la France que décrit Nizan, celle du Front populaire et de la montée des fascismes, paraît à le lire étrangement actuelle.