Paul Kruger
Publié le 16/05/2020
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Paul Kruger
1825-1904
Stephanus Johannes Paulus Kruger (plus connu sous le nom de Paul Kruger), soldat et homme d'État, est célèbrecomme le grand adversaire des ambitions impériales britanniques en Afrique du Sud et le fondateur du nationalismeafrikander (Boer), dans le dernier quart du XIXe siècle.
Kruger était le fils de Casper Kruger et d'Elsie Steyn dont les ancêtres avaient émigré d'Europe vers la fin du XVIIesiècle et le début du XVIIIe.
Il naquit le 10 octobre 1825 dans le district de Cradock situé tout au nord de la coloniedu Cap.
Il fit très peu d'études en règle, mais fut élevé dans la foi chrétienne de ses ancêtres, selon les principes ducalvinisme qui avait été instauré au Cap par les premiers colons hollandais et les huguenots français.
Son éducationreligieuse eut une influence dominante pendant toute sa vie.
En 1836, la famille Kruger participa au Great Trek, l'émigration massive de nombreux Boers qui quittèrent la coloniedu Cap pour aller s'installer sur les terres désertes plus au nord.
Ils recherchaient une existence politiqueindépendante libérée du contrôle britannique.
Ces événements mouvementés, en particulier la lutte contre des tribusguerrières et les efforts des dirigeants boers pour établir un gouvernement régulier, eurent une profonde influencesur le jeune garçon.
Il s'intéressa de bonne heure à la politique et acquit vite de la maturité.
Deux grandes étapes de sa vie publique furent sa promotion au rang de Field Cornet et, très vite, au poste decommandant de son district.
En 1855-l856, il fut membre de la commission qui rédigea la constitution de la nouvellerépublique, qui prit, dès lors, le nom de République d'Afrique du Sud.
En 1864, il fut élu commandant général de laRépublique et, en cette qualité, il devint également membre du gouvernement.
Avec l'annexion du Transvaal par la Grande-Bretagne en 1877, Kruger passa au premier plan comme chef des Boersmécontents qui lancèrent une campagne de résistance passive contre l'autorité britannique.
En 1877 et 1878, ilconduisit à deux reprises une délégation à Londres pour protester contre cette annexion, mais le gouvernementbritannique refusa de changer de politique.
En décembre 1880, après avoir essayé tous les moyens pacifiques, Kruger finit par entraîner son peuple àl'opposition armée.
La guerre fut courte, mais les Anglais subirent plusieurs revers et furent battus à Majuba-Hill, le27 février 1881.
Pendant ce conflit avec la Grande-Bretagne, Kruger sut faire preuve de remarquables talents dediplomate, poursuivant les négociations même en pleine guerre et offrant d'arrêter le combat en échange de lareconnaissance par la Grande-Bretagne d'une indépendance limitée pour les Boers.
Sur cette base, la paix fut conclue et, en août 1881, la république fut restaurée sous réserve de la suzerainetébritannique.
Deux ans plus tard, Kruger, qui avait rempli les fonctions de vice-président depuis 1877, fut éluPrésident ; il devait être réélu par la suite tous les cinq ans.
Il était alors devenu le chef incontesté de son peupleet le champion des aspirations politiques des Afrikanders.
La guerre contre l'Angleterre avait accéléré la prise deconscience nationale afrikander dans toute l'Afrique du Sud.
Peu après son élection, il se rendit en Angleterre pour négocier avec le nouveau ministre des Colonies, Lord Derby,et réviser les conditions de la paix.
On aboutit à la convention de Londres du 27 février 1884, qui supprimait laclause relative à la suzeraineté britannique sur le Transvaal.
Kruger et les autres délégués visitèrent également leContinent et conclurent des traités d'amitié avec la France, l'Allemagne et le Portugal.
A Lisbonne, il mena desnégociations pour la construction d'un chemin de fer jusqu'à la baie de Delagoa et en Hollande il prit des dispositionspour la création d'une compagnie de chemins de fer.
A son retour au Transvaal, il trouva son pays aux prises avec la colonie anglaise du Cap à propos du contrôle de larégion qui s'étendait le long de sa frontière occidentale, et qui était considérée par Cecil John Rhodes, magnat desmines de diamants de Kimberley, comme essentielle à l'expansion de la colonie jusqu'au territoire situé au nord duLimpopo.
Kruger ne parvint pas à prévenir l'établissement d'un protectorat britannique sur le Bechuanaland en 1885.Cela permit à l'expansion britannique de s'étendre jusqu'en Rhodésie et le Transvaal se trouva ainsi cerné par desterritoires britanniques à l'ouest et au nord.
Cette situation renforça Kruger dans sa résolution de construire unevoie ferrée jusqu'à la baie de Delagoa, qui ne serait pas sous contrôle britannique.
Kruger rencontra son plus grand problème avec la découverte en 1886 des gisements aurifères du Witwatersrand,sur lesquels une nouvelle métropole, Johannesburg, s'éleva à quelque soixante kilomètres au sud de Pretoria.
Desmilliers d'uitlanders, en majorité britanniques, affluèrent dans cette région et créèrent une société cosmopolite aucœur de la société rurale des Boers.
Kruger vit dans ce phénomène une menace à l'identité propre de son peuple.
Ilétait décidé à empêcher l'élément étranger d'exercer une influence politique et, en 1890, il fit promulguer une loiréservant le droit de vote à ceux qui résidaient dans le pays depuis quatorze ans.
Cette mesure fut loin de satisfaireles uitlanders britanniques dont les dirigeants, qui étaient pour la plupart des magnats de l'industrie minière, seplaignirent du taux élevé des tarifs ferroviaires et des droits de douane que le gouvernement de Kruger avaitimposés sur les marchandises importées par les ports britanniques, afin de protéger sa propre voie ferrée “ nationale” conduisant à la haie de Delagoa..
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