Paul III (Alexandre Farnèse)1468-1549Alexandre était issu d'une ancienne lignée mais sans grande illustration de la région deBolsena, qui ne s'était insérée dans la haute aristocratie romaine qu'au XVe siècle.
Publié le 23/05/2020
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Paul III (Alexandre Farnèse)
1468-1549
Alexandre était issu d'une ancienne lignée mais sans grande illustration de la région de
Bolsena, qui ne s'était insérée dans la haute aristocratie romaine qu'au XVe siècle.
En effet,
son père, Pier Luigi, avait épousé une Caetani, de la famille du pape Boniface VIII.
Avant
lui, étaient nés une s œ ur, Giulia, et un frère, Bartolemeo, qui donna naissance à une
branche secondaire de la famille, tandis que Giulia, d'une extraordinaire beauté, passait
pour avoir des rapports un peu libres avec le pape Alexandre VI.
Alexandre, né en 1468, étudia avec le célèbre Pomponius Laetus et compléta sa formation à
Florence, à la cour de Laurent le Magnifique.
C'est dire qu'il reçut l'empreinte
aristocratique, toute de liberté, de la phase la plus brillante de la Renaissance.
Il aurait
aimé, semble-t-il, se consacrer à la diplomatie, mais ce fut sa mère, soucieuse de l'ascension
de la famille, qui le poussa vers la carrière ecclésiastique.
En 1491, sous Innocent VIII, il fut
nommé protonotaire apostolique.
Ensuite, les diverses étapes devaient être relativement
aisées puisqu'en 1493 déjà, Alexandre VI le nommait cardinal.
Les insinuations ne
manquèrent pas sur les mérites de sa s œ ur Giulia dans cette promotion insigne à un si
jeune âge.
Alexandre, qui “ avait assimilé la doctrine élégante et le sentiment artistique de l'époque et
en adopta également la manière de vivre ” (Ranke), n'était cependant pas alors un homme
d'Église proprement dit.
Il eut des liaisons sentimentales qui lui donnèrent quatre fils, tous
reconnus et légitimés par lui ; et ce n'est qu'en 1519, à cinquante et un ans, qu'il fut
ordonné prêtre et qu'il célébra sa première messe.
À cette date, il était depuis longtemps célèbre pour sa vaste culture, qu'il avait prouvée
dans d'importantes missions politiques et ecclésiastiques.
Jules II l'avait comblé de
bénéfices qui avaient amélioré décisivement sa situation économique.
Au point de vue
politique, alors que le conflit entre la France et l'Espagne entrait dans une phase aiguë, il
était parvenu à ne pas se compromettre, de sorte qu'il s'était ménagé les bonnes grâces de
toutes les factions présentes au Collège des cardinaux.
Le “ pauvre cardinal ”, le “ jeune
homme de médiocre réputation ” qu'il avait été était devenu l'un des éléments les plus en
vue en cas d'une éventuelle élection pontificale, qui entra d'ailleurs bientôt dans ses visées.
Au conclave de 1521, et surtout à celui de 1523, il s'en fallut de peu qu'il ne fût élu, et sous
le pontificat de Clément VII (1523-1534), il fut certainement le membre le plus autorisé de
la Curie romaine.
Lors du sac de Rome en 1527, ce fut lui qui rendit courage et volonté aux
cardinaux dispersés, alors que Clément VII était prisonnier.
Ses prises de position
continuaient à s'inspirer de façon très avisée de la nécessité de se tenir à distance égale des
différentes grandes puissances, et d'accentuer intelligemment l'intérêt que l'Église et l'Italie
avaient à ne pas être entraînées dans des rivalités qui ne pouvaient que les conduire à être
assujetties à des forces plus grandes qu'elles.
La méthode qu'il prônait était en faveur de
fréquentes rencontres directes entre le pape et les souverains catholiques.
Sans aucun
doute, les problèmes religieux de la Chrétienté semblent l'avoir moins préoccupé ; mais il
ne fait aucun doute non plus que la réconciliation qu'il poursuivait entre les souverains
catholiques visait à opposer une résistance au protestantisme qui se répandait en Europe et
à parer à la menace turque en Méditerranée..
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