Paul GAUGUIN:NATURE MORTE, DIT « FÊTE GLOANEC ».
Publié le 17/05/2020
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«
Paul GAUGUIN
NATURE MORTE, DIT « F:aTE GLOANEC »
Craignant que la patronne de la pension où· il loge ne rejette son
cadeau, Gauguin, qui n'ose pas avouer qu'il a peint le tableau, le
signe ...
d'un autre nom !
A Pont·Aven, où il fuit Paris et les querelles
artistiques concernant l'impressionnisme, Gau
guin poursuit
ses recherches picturales dans
un endroit qui lui convient parfaitement.
«J'aime la Bretagne , j'y trouve le sauvage, le
primitif .
Quand
mes sabots résonnent sur ce
sol de granit, j'entends le ton sourd , mat et
puissant que je cherche
en peinture» , écrit-il
au début de 1888.
LE CONTEXTE
Exécutée lors du second séjour de Gauguin à
Pont -Aven, cette œuvre est à l'origine d'un
subterfuge imaginé
par le peintre.
Celui-ci
logeait,
en compagnie d'autres artistes, à la
pension Gloanec, dont la patronne, Marie
Jeanne, célébrait sa fête .
A cette occasion, il
était d'usage de lui offrir une peinture.
/11\ais
Gauguin avait tellement peur qu'elle ne refuse
son tableau qu'il eut l'idée de le signer Made
l~ine Bernard, du nom de la sœur du peintre
Emile Bernard, déclarant que c'était l'œuvre
d'une débutante.
Il serait ainsi mieux accepté
par
la patronne.
Celle-ci déclara d'ailleurs au
peintre Maurice Denis, qui lui racheta plus
tard
le tableau, qu'elle n'avait pas été dupe et
qu'elle avait bien compris que Gauguin en
était l'auteur.
La mère Gloanec avec se s pen sionnaires , dont
Gauguin (au premier plan , portant un chapeau) , à Pont-Aven en 1888.
Paul GAUGUIN 1848-1903
•
Nature morte, dit« Fête Gloanec » • Huile sur toile 38 cm x 53 cm • Peint en 1888 • Signé en bas, à droite, « Madeleine B.
88,.
• Titré et signé (rebord de la table) «Fête Gloanec,.
•
Localisation : Orléans, musée des Beaux-Arts
• Expositions : Paris, 1923, 1949, 1989;
Bâle, 1928; Londres, 1979;
Washington, 1980
LA COMPOSITION
Ce qui frappe dans ce tableau, c'est l'angle
selon lequel
il est abordé .
Exécu té en vue
plongeante, procédé qui témoigne
du goût de
Gauguin pour
les estampes japon aises, il
donne l'impression d'un espace imaginaire,
où la composition est resserrée sur la gauche .
Le bouquet, entouré d'un papier blanc, le
gâteau, les fruits, les feuilles apparaissent
comme autant d'objets précieux peints sur de
la laque.
Comment ne pas évoqu er à p ropos
de
ces couleurs chaudes, de l'alliance hardie
du rouge et de l'orange, la définition qu e don
nait Maurice
Denis de la peinture : «Essentiel
lement une surface plane recouverte de
cou leurs en un certain ordre assemblées? »
L'HIS TOIRE
Marie-Jeanne Gloanec fut la première proprié
taire du tableau, qui fut ensuite acquis par le
peint re Maurice Denis, avant d'être acheté par
le musée des Beaux-Arts d'Orléans en 1964 .
LA COTE
Les huiles sur toile de Gauguin atteignent
des sommes considérables
et très variables.
Ainsi, Fête Gloanec ne
s'est vendu que 945000 FF (env.
170 000 dollars) à New
York en 1992, alors que fin 1991, en France, il avait fallu débourser 52 millions
de FF (env.
9,5 millions de dollars) pour une huile sur toile légèrement plus récente..
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