Paul GAUGUIN:LA BELLE ANGÈLE.

« Paul GAUGUIN LA BELLE ANGÈLE Lors de son troisième séjour à Pont-Aven , Gauguin brosse ce portrait d'une des plus belles filles du pa ys.

Son modèle fut horrifié par la toile et la refusa , à la grande tristesse du peintre.

Gauguin peint ce portrait de son hôtelière , Marie-Angélique Satre, en 1889 .

A cette époque, le peintre est en pleine ex périmenta­ tion picturale , malgré son manque de succès.

L'ex position du groupe impressionniste et syn­ thétiste du café Volpini, où il avait présenté dix­ sept œuvres au mois de mai , venait en effet de se solder par un cuisant échec financier.

L'ŒUVRE Imi tant un procédé cher aux Japonais , Gau­ guin découpe le portrait du modèle dans un cercle et le détache sur un fond bleu décora­ tif.

L'expression figée et la pose rigide de l' hôtelière, en costume de fête de Pont-Aven , lui donnent un aspect presque caricatural.

Sur le côté gauche, il rajoute une céramique péruvienne , que l'on retrouve dans la jeune Bretonne.

Cette toile est une étape importante dans l'évolution de Gauguin .

Il renonce, en effet, progressivement à l' impressionnisme pour expérimenter le cloisonnisme et la syn­ thèse, marquée par une simplification des formes et des tons .

Cette composition saisissante en déconcerte plus d'un .

Mais le galiériste Théo Van Gogh, frère de Vincent , est tout de suite sensible à l'origina l ité de ce portra it , que Gauguin lui a envoyé .

«Il y a une toile qui est de nouveau un bien beau Gauguin ( .

..

).

L'expression de Un profil d'aigle pour un Gauguin qu'on disait peu commode ! Paul GAUGUIN 1848-1903 • La Belle Angèk • Huile sur toile 92 cm x 73 cm • Signé et daté bord gaucht «P.

Gauguin 89 ,.

• Peint en 1889 • Localisation: Paris, musée d'Orsay • Expositions : Paris, 1949, 1988, 1989; Londres, 1966; Zurich, 1966 la tête et l' attitude sont très trouvées .

La femme ressemble un peu à une jeune vache, mais il y a quelque chose de si trais et enco­ re une fois si campagne , que c'est bien agréable à vo ir », écrit-il.

Malheureusement pour Gauguin , son modèle est nettement moins enthousiaste.

Lorsqu'il lui offre son portrait, elle s 'écrie : «Quelle hor­ reur! » et le refuse catégoriquement.

Gauguin est «très triste», car il pense n'avoir /·amais si bien réussi un portrait , comme elle e recon­ naîtra d'ailleurs plus tard .

L'HISTOIRE Refusé par Marie-Angélique Satre, le portrait fut acheté 450 F par Edgar Degas lors de la vente Gauguin, en février l 89 1 .

Le peintre conserva le tab leau jusqu'à sa mor t.

Il fut ensuite acquis pour 3 200 F par le marchand Ambroise Vollard lors de la vente de la col­ lection Degas, en mars 1918.

Ille prêta, puis l'offrit au musée du Luxembourg en 1927.

Transféré au Louvre deux ans plus tard, pu is au Jeu de paume en 1947, il r e jo i gn it le palais de Tokyo en 1977, le musée du Jeu de paume en 1986 , puis Orsay la même année .

LA COTE Le Joueur de flageolet sur la falaise , peint la même année par l'artiste, s'est vendu 16,5 millions de francs au cours d'une vente aux enchères, à Paris, en 1992.

Un dessin de Gauguin se négocie entre 30 000 et 350 000 francs.. »