Paul GAUGUIN:BONJOUR, M.

« Pa ul GAUGUIN BONJOUR, M.

GAUGUIN Sous l'influence de son ami Vincent Van Gogh, chez qui il a séjourné 1 ' ann ée préc éd ente à A rle s, Gauguin se lance dan s 1 'autoportrait.

Lors du séjour qu'il fait à Arles au cours de l'automne 1888, Gauguin visite avec Van Gogh le musée de Montpellier.

Ils y décou­ vrent le célèbre tableau Bon;our, M.

Courbet, de Courbe t.

Gauguin s'en souvient quand il décide de brosser un autoportrait au cours de son troisième séjour en Bretagne.

L'ŒUVRE Si Gauguin se représente, à l'instar de Cour­ bet, comme un artiste en pèlerinage, sa vision de l ui-même est nettemen t plus sombre.

Le peintre paraît seul, perdu dans ses pen­ sées, comme s'il n'avait pas aperçu la pay­ sanne bretonne derrière la barrière.

Le cie l est menaçant, la nature presque hostile.

Appa ­ remment déraciné et sans attaches, il erre symboliquement sur les chemins, en quête d'une reconnaissance bien incertaine.

Le titre à la Courbet prend ici une connotation plu tô t ironique.

Gauguin a peint une première version plus réduite de ce tableau, qui décorait la porte d'une auberge du Pouldu, en Bretagne.

Mais cette toile, qui fait partie de la collection Armand Hammer, ne possède pas l'intensité Gauguin s 'est librement inspiré du Bonï our, M .

C o urbet de Courbet , qu'il avait admiré à Montpellier.

Paul GAUGUIN 1848-1903 • Bonjour, M.

Gauguin • Huile sur toile 113 cm x 92 cm • Annoté en bas, à droite, ~Bonjour M.

Gauguin ,.

et daté « 89,.

• Peint en 1889 • Localisation : Prague , galerie Narodni • Expositions: Paris, 1893, 1949, 1989 ; Édimbourg , 1955; Munich , 1960 drama tique de cette version co nservée à Prague.

Les couleurs sont en effet moins con t rastées, le ciel est moins somb re et l' artis­ te paraît moins sauvage.

LA CR IT IQUE Lors de l'exposi tion organisée à la ga lerie Duran d -Rue! en 1893, Gauguin est enfin salué par la critique.

«Gauguin avec sa puis­ sance souveraine de vision et d'expre ssion offre l'exemple de rares facult és décoratives mises au service d'une intelligence rayon­ nante» , écrit notamment Roger Marx.

L'HISTOIRE Inven du en 1895, lors de la vente aux en­ chères que Gauguin, sans le sou, organi sa lui­ même pour trouver des fonds en vue d'un voyage à Tahiti, le tableau fut racheté par l'ar­ tiste, avçmt d'être acquis par son ami peintr e C laude-Emile Schuffenecker.

Après être passé entre les mains de divers collection n eurs, il finit à la galerie Narodni, à Prag ue, lors de la natiof}alisation des collec t ions et bi ens privés par l'Etat tchécoslovaque.

LA COTE Une toile du peintre de la même époque, Le Joue ur de flageolet sur la falaise , s'est vendue 16,5 millions de francs dans une vente aux enchères à Paris , en 1992.

Gauguin est, comme Van Gogh , un artiste rare sur le marché et donc trè s cher.

On peut tout de même acheter un (petit !) dessin de l'arti ste à partir de 30000 francs.. »