Paul Claudel

« Inutile d'imaginer que Pirandello prononce une phrase comme “ Je veux être un vainqueur ! ” C'est PaulClaudel, âgé de quatre-vingt-six ans, qui la lance.

La carrière diplomatique où il entre en 1890 s'accordeavec “ sa fonction essentielle qui est de voir le monde ”.Il est passionné par son métier, et une osmose s'établit entre son expérience de fonctionnaire et soninspiration d'écrivain.

De poste en poste, à Boston, à Chicago, en Chine, en Europe centrale, etc.

sonœuvre semble se tresser aux civilisations.

Il ne cesse d'écrire.

C'est l'Échange.

C'est le Partage de Midi,les Cinq grandes odes manière de Magnificat.

C'est le cycle théâtral de l'Arbre.

Le Repos du Septième jourévoquant la Chine millénaire, où Le Fils du Ciel préfigure le Christ, y voisine avec La Jeune Fille Violaine,d'inspiration chrétienne, qui rejoint les mystères du Moyen Age.

La Ville révèle l'héritage symboliste.Cependant les Tragiques grecs, Shakespeare et Lope de Vega écartent l'influence de Maeterlinck.

Et c'estencore la Cantate à trois voix, l'Ode à Dante.

C'est L'Échange, c'est Le Pain dur.

Et c'est le monologue deTête d'Or et le Partage de Midi.

Avec Le Soulier de Satin, l'inspiration de Claudel devient cosmique etprofondément catholique.

C'est par le texte de 1' Oratorio d'Honegger sur Jeanne d'Arc, et cette “introduction à la peinture hollandaise ” qui fait de lui un écrivain d'art, au même titre que Baudelaire, ques'achève son œuvre. Paul Claudel (1868- 1955) Poète et dramaturge, Paul Claudel trouva le sens de sa destinée dans la foi catholique et, tout en poursuivant unecarrière diplomatique, il élabora une œuvre littéraire d une grande ampleur. Le diplomate et l'écrivain. Le grand tournant qui changea la vie de Claudel se produisit le jour de Noël 1886.

Assistant à l'office dans lacathédrale Notre-Dame à Paris, il trouva la solution à sa profonde crise spirituelle dans l'acceptation totale de la foicatholique.

A partir de ce moment, sa vie et son œuvre se firent dans cette direction.

En 1890, il débuta sa carrièrede diplomate, qui le fit séjourner dans des pays lointains (Etats-Unis et Chili, plus tard l'Europe centrale, l'Argentineet le Japon) et dont il tira à chaque fois des sources d'inspiration.

Dès avant sa conversion, la poésie de Rimbaud luiavait ouvert les frontières du surnaturel.

Poète, Claudel fut conduit inéluctablement à fondre poésie et foi, libérationdu langage et libération de l'esprit; l'inspiration même lui apparaissait comme une manifestation de la grâce divine.

Ilcoula cette inspiration dans un rythme original, celui du "verset claudélien": ample et souple, il s'adapte au rythmede la respiration, tout en étant plus proche de la prose que de la poésie.

Les Grandes Odes, où il chante sacommunion avec le monde et avec Dieu et qu'il écrivit lors de son séjour en Extrême-Orient, sont le meilleur exemplede sa production lyrique. Le théâtre. Claudel composa le meilleur de son œuvre théâtrale - qui lui procura l'essentiel de sa gloire-entre 1909 et 1924.

Làencore, c'est la foi chrétienne qui éclaire et donne un sens aux personnages et à leurs actes, alors qu'ils sont laproie des misères de la chair, du matérialisme et du désespoir lorsqu'ils s'éloignent de Dieu (L'Annonce faite à Marie,1910; Le Soulier de Satin, 1924).

Dans ses dernières années, Claudel se consacra à l'étude de la Bible et à laméditation de la parole divine.

En 1946, il fut élu à l'Académie française. Quelques œuvres. Théâtre : Tête d'Or (1889) - L'Echange (1894) - Le Partage de Midi (1906) -L'Otage {1909)-Le Pain dur (1914) - LePère humilié (1916).Poésie : Cinq Grandes Odes (1910) - Cantate à Trois Voix (1914).. »