Pascal Laine, la Dentellière: (Aimery de Béligné, étudiant, et Pomme, petite coiffeuse, ont leur premier rendez-vous à la terrasse d'un café.)
Publié le 19/12/2021
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Pascal Laine, la Dentellière: (Aimery de Béligné, étudiant, et Pomme, petite coiffeuse, ont leur premier rendez-vous à la terrasse d'un café.). Ce document contient 1380 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.
«
(Aimery de Béligné, étudiant, et Pomme, petite coiffeuse, ont leur premier rendez-vous à
la terrasse d'un café.)
Quelque chose était en train de se passer.
Aimery parlait à Pomme.
Il parlait très vite et
très petit, comme écrivent certaines personnes, en serrant les mots.
Pomme ne disait
rien.
Une partie d'elle-même écoutait; mais seulement une petite partie.
Tout le reste
commençait à s'enfoncer dans Veau tiède, presqu'un peu trop, d'une rêverie indéfinie.
Quelque chose changeait.
Pour le jeune homme aussi.
Les gens allaient et venaient
devant ce couple banal sans rien remarquer, sans même les regarder vraiment.
Eux non
plus ne voyaient pas les gens.
Tout cela n'était presque rien.
Peut-être une infime modification dans la teinte et la
consistance des choses devant eux : de la houle de chocolat, évidemment, mais aussi
des coupes, et de la petite table ronde.
La voilà qui se déroulait, Pomme, elle jusque-là si
close, l'âme en colimaçon : son silence faisait deux petites cornes du côté d'Aimery, se
rétractant parfois, mais point complètement, quand le jeune homme posait trop
longuement le regard sur elle.
Pendant un moment leurs pensées glissèrent côte à côte, solitaires.
Chacun s'enfermait
sur lui-même, sans chercher à dévider le cocon où Vautre s'était de même enfermé.
Ils
ne sentaient pas que, dans cette solitude, moins d'une heure après qu'ils s'étaient
rencontrés, résidait le possible désir d'une vie à deux. Pascal Laine, la Dentellière
A première vue, il n'y a rien à dire du texte de P.
Laine.
Lisse, transparent, immédiat,
racontant une histoire tellement banale qu'elle disparaît d'ailleurs (il n'est jamais
question du rendez-vous d'amoureux, dont parlent les conseils qui suivent le texte), cet
extrait présente une forme de difficulté à laquelle les élèves sont mal habitués.
C'est si
vrai que les indications qui suivent proposent purement et simplement un plan à suivre,
comme si tout le monde savait bien que les candidats resteraient perplexes devant un
texte comme celui-là.
Rien à dire en effet, si « en dire quelque chose » consiste à apprécier l'originalité ou la
banalité de l'aventure, s'il s'agit de porter, par un biais ou un autre, un jugement de
valeur sur le texte.
Rien à dire non plus, si le commentaire doit mener à « trouver le sens du texte » : ce «
sens » est exhibé, si l'on s'en tient à l'aventure; sinon, il est inexistant : la rencontre
entre Pomme et Aimery n'a ni plus ni moins de sens que celle de Julien avec Mme de
Rénal, ou que celle de Madame Bovary avec Léon.
Ce n'est pas le sujet qui compte, mais
plutôt, comme au cinéma, la mise en scène ou le style du réalisateur.
Et pourtant, il faudra bien en dire quelque chose...
Premières remarques
1) Le récit (à l'imparfait) est mené de façon absolument traditionnelle : un narrateur qui
sait beaucoup de choses (« ils ne sentaient pas que, dans cette solitude...
») manipule
des personnages.
2) Ces personnages n'ont d'autre existence que leurs noms, mais leurs noms sont
intéressants : Aimery et Pomme.
On devra y revenir.
3) Le texte accumule des indéfinis : « Quelque chose était en train de se passer.!...]
Quelque chose changeait.!...] Tout cela n'était presque rien », etc.
Pourquoi, à l'intérieur
du récit, cette dérision du récit?
4) Les images appartiennent à deux registres : le petit (Pomme, une infime modification,
colimaçon, deux petites cornes...); le rond (Pomme, boule de chocolat, coupes, table
ronde, colimaçon, cocon...).
Les noms
Il est évident qu'ils ne sont pas choisis au hasard ni innocemment :
— AIMERY : prénom moyenâgeux.
Pour Pomme et pour le lecteur d'aujourd'hui, ce
prénom connote l'aristocratie (grande famille; la particule de en fait foi), donc élégance,
distinction, finesse, snobisme (mais de bon goût; cf.
la vogue des Arnaud, Thibaut,
Renaud)..
»
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