Pascal a beaucoup utilisé les Essais de Montaigne, qui, cependant, lui était antipathiques par certains côtés. Vous comparerez les deux écrivains et vous direz ce qui plaisait à l'auteur des Pensées et ce qui le choquait dans l'ouvrage de Montaigne ?
Publié le 08/12/2021
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. C'est la conclusion lâche et paresseuse qu'il tire, que nous ne devons pas nous tourmenter pour ce qui nous dépasse et ne pas chercher une vérité qui nous échappe.... Enfin c'est sa molle complaisance pour les vices des hommes qu'il semble encourager et qui le rend extrêmement dangereux pour ceux qui ont quelque pente à l'impiété et aux vices. Montaigne a pu être considéré comme le bréviaire des libertins... Pascal, au contraire, nous conduit à Dieu... Mais l'un et l'autre intéressent tous les hommes, sans distinction d'opinion, parce qu'ils sont humains et vrais. Dans les Essais comme dans les Pensées, on sent l'homme, et non l'auteur. On est étonné et ravi. Mais Pascal nous élève vers les sommets, il est sublime Avec Montaigne, nous restons sur terre.
«
Pascal avait beaucoup fréquenté Montaigne : on retrouve des réminiscenceset des citations des Essais à chaque page des Pensées.
Et cependant il étaitagacé par sa manie de toujours parler de lui : Le sot projet qu'il a eu de sepeindre ! Mais il voyait avec joie dans cet auteur la raison si invinciblementfroissée par ses propres armes et il n'était pas loin d'aimer le ministre d'une sigrande vengeance.
Il nous a dit, d'ailleurs, ce qu'il pensait de Montaigne dansl'entretien avec M.
de Saci.
I.
Comparaison entre Montaigne et Pascal
On ne peut imaginer deux écrivains plus dissemblables, Montaigne, épicuriende tempérament et de tendances, aime surtout ses aises et cherche sonplaisir.
Il nous dit, cent fois, qu'en composant son ouvrage il n'a eu d'autre butque sa satisfaction propre...
Pascal a l'égoïsme en horreur, il est apôtre, ilveut convertir les âmes qu'il souffre de voir dans l'erreur ou l'indifférence...
Lareligion pour Montaigne est surtout une question de tradition et de paixsociale ; il la pratique, mais avec tiédeur et ne s'en inspire guère dans saconduite morale et dans ses jugements; il lit plus Sénèque et Amyot quel'Evangile.
Pascal est un ascète, il pratique un christianisme austère ethéroïque....
Montaigne se repose dans le scepticisme comme sur un moloreiller.
Pascal ne comprend pas qu'on puisse rester dans le doute et s'il aime à humilier la raison, c'est pour nous jeter plus sûrement dans les bras de l'Eglise, il a soif de vérité et de certitude.
II.
On voit ce qui lui plaisait et ce qui le choquait dans les « Essais.
»
1.
Ce qui lui plaisait, c'était le tableau qu'il y trouvait des misères et de l'impuissance de l'homme sans la grâce.
Illeur emprunte à peu près tout ce qu'il dit de toutes les causes qui nous condamnent à l'erreur : l'imagination, lespassions, les maladies, l'intérêt, notre propre cœur et la raison elle-même ployable en tout sens.
Il aime voir sivivement et si finement représentées les faiblesses humaines, dont il souffre lui-même.
« Ce n'est pas dansMontaigne, c'est dans moi que je trouve tout ce que j'y vois.
»
2.
Ce qui le choquait, c'était le ton même qu'affectait Montaigne qui voit dans nos misères un sujet dedivertissement et s'y complaît.
Les mêmes constatations prennent chez lui un accent tout différent, et tragique...C'est que Montaigne n'a voulu voir qu'un côté des choses et qu'il se refuse à connaître ce qui fait la grandeur del'homme, qu'avait si bien comprise Épictète....
C'est la conclusion lâche et paresseuse qu'il tire, que nous ne devonspas nous tourmenter pour ce qui nous dépasse et ne pas chercher une vérité qui nous échappe....
Enfin c'est samolle complaisance pour les vices des hommes qu'il semble encourager et qui le rend extrêmement dangereux pourceux qui ont quelque pente à l'impiété et aux vices.Montaigne a pu être considéré comme le bréviaire des libertins...
Pascal, au contraire, nous conduit à Dieu...
Maisl'un et l'autre intéressent tous les hommes, sans distinction d'opinion, parce qu'ils sont humains et vrais.
Dans lesEssais comme dans les Pensées, on sent l'homme, et non l'auteur.
On est étonné et ravi.
Mais Pascal nous élèvevers les sommets, il est sublime Avec Montaigne, nous restons sur terre..
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