Pascal (1623-1662): GRANDEUR ET MISÈRE DE L'HOMME
Publié le 18/06/2020
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« ? Ceux qui s'arrêtent n'ont qu'une alternative : le désespoir ou la conversion au vrai Dieu. 3. La conversion A. Ni vanité ni désespoir ? Si notre intelligence est faible, notre soif de vérité est réelle. Il ne faut donc pas tomber dans le désespoir des sceptiques (pyrrhoniens), qui renoncent trop vite à la vérité. « Nous avons une idée de la vérité, invincible à tout le pyrrhonisme ; nous avons une impuissance de prouver, invincible à tout le dogmatisme. » ? Nous devons avoir conscience à la fois de notre destination sublime et de notre impuissance. Notre nature est en effet gâtée, corrompue. C'est un fait. Alors que nous sommes faits pour la vérité, pour l'amour, nous sommes en proie à l'obscurité, à l'orgueil, à la concupiscence. ? L'amour-propre nous dévore : sa nature est de n'aimer que soi, de vouloir être aimé de tous. Le MOI est injuste, il veut se faire « centre du tout» et asservir tous les autres. En cela, « le MOI est haïssable». Quant à la concupiscence elle est l'attachement démesuré aux biens terrestres : la chair, la connaissance, le pouvoir. Notre meilleure volonté elle-même ne peut extirper ces passions qui font notre malheur. B. Le péché originel ? Ainsi avons-nous une fin naturelle - le bonheur - que notre nature elle-même, par sa faiblesse, semble nous empêcher d'atteindre. Situation absurde ! Seul le dogme mystérieux du péché originel commis par Adam et Ève permet d'expliquer cette situation : notre nature présente n'est pas notre nature originelle. Elle porte la tache du premier péché, dont nous avons hérité la malignité et le châtiment. Notre faiblesse est la punition du péché : c'est un mystère incompréhensible, qui seul rend compréhensible notre condition. La raison doit accepter sa limitation. « Il n'y a rien de si conforme à la raison que ce désaveu de la raison » (id.). ? La religion chrétienne est la seule conforme aux contradictions humaines parce qu'elle nous enseigne à la fois notre corruption et notre rédemption. Lavant notre faute, régénérant notre nature, la grâce du Christ nous rouvre la voie vers la béatitude éternelle. C. Le pari ? Pour essayer de convaincre les athées libres-penseurs, adeptes du jeu, Pascal a imaginé un pari. La vie est comme un jeu. Personne ne peut être indifférent à sa destinée. Or, sur ce point, croire ou ne pas croire n'est pas indifférent. Que faire ? De deux choses l'une : soit vous pariez ...»
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- Pascal a tiré parti de presque tous les arguments sceptiques de Montaigne, pour en changer complètement l'intention dans son contexte apologétique (la Misère de l'Homme sans Dieu). b) Mais il jugeait sévèrement l'entreprise de son prédécesseur : « Le sot projet qu'il a eu de se peindre », note-t-il dans ses Pensées. c) Si c'est bien en effet sous ce premier aspect que nous apparaissent les Essais, est-ce le seul ?