«Pas de vérité sans comique pas de comique sans vérité: voilà la formule de Molière» (Lanson). Vous commenterez ce jugement en vous inspirant des pièces de Molière que vous avez lues.
Publié le 09/12/2021
Extrait du document
MOLIÈRE : COMIQUE ET VÉRITÉ «Pas de vérité sans comique pas de comique sans vérité: voilà la formule de Molière» (Lanson). Vous commenterez ce jugement en vous inspirant des pièces de Molière que vous avez lues. Introduction : La formule à commenter est l'expression, sous deux formes, d'une seule et même idée, qui est la suivante : le comique et la vérité sont inséparables dans le théâtre de Molière. Par vérité, il faut entendre l'exactitude dans l'observation et la représentation de la nature humaine. La composition aura donc pour objet de considérer les principales formes du comique dans Molière et de montrer que la nature humaine s'y trahit toujours plus ou moins dans tel ou tel de ses aspects. Développement unique : la vérité dans l'observation et la représentation de la nature humaine sont plus ou moins mêlées à toutes les formes du comique, notamment : I. au comique de gestes (Madame Pernelle manifeste son humeur atrabilaire et pétulante en entraînant toute sa famille sur ses talons ; après avoir prêché la modération, un professeur de philosophie se bat comme un furieux avec les autres maîtres de M. Jourdain, parce qu'ils n'ont pas rendu à la philosophie les hommages qui lui étaient dus : or, les coups de poing distribués par le philosophe illustrent cette vérité morale que, quand la vanité est en jeu, il n'est précepte qui tienne) ; II. au comique de mots (le : « qu'allait-il faire dans cette galère ? » n'est pas comique seulement par un.
«
MOLIÈRE : COMIQUE ET VÉRITÉ
«Pas de vérité sans comique pas de comique sans vérité: voilà la formule de Molière» (Lanson).
Vous commenterezce jugement en vous inspirant des pièces de Molière que vous avez lues.
Introduction : La formule à commenter est l'expression, sous deux formes, d'une seule et même idée, qui est la suivante : le comique et la vérité sont inséparables dans le théâtre de Molière.
Par vérité, il faut entendrel'exactitude dans l'observation et la représentation de la nature humaine.
La composition aura donc pour objet deconsidérer les principales formes du comique dans Molière et de montrer que la nature humaine s'y trahit toujoursplus ou moins dans tel ou tel de ses aspects.Développement unique : la vérité dans l'observation et la représentation de la nature humaine sont plus ou moinsmêlées à toutes les formes du comique, notamment :
I.
au comique de gestes (Madame Pernelle manifeste son humeur atrabilaire et pétulante en entraînant toute sa famille sur ses talons ; après avoir prêché la modération, un professeur de philosophie se bat comme un furieux avecles autres maîtres de M.
Jourdain, parce qu'ils n'ont pas rendu à la philosophie les hommages qui lui étaient dus : or,les coups de poing distribués par le philosophe illustrent cette vérité morale que, quand la vanité est en jeu, il n'estprécepte qui tienne) ;
II.
au comique de mots (le : « qu'allait-il faire dans cette galère ? » n'est pas comique seulement par un.
effet de répétition, mais parce que cette répétition trahit la douleur intime du vieil avare, à qui, en arrachant la bourse, onarrache lecœur) ;
III.
au comique de situation (si, par exemple, on rit de l'embarras de Valère, obligé de donner raison à Harpagon qui veut marier sa fille Elise au vieil Anselme, c'est parce que cet embarras trahit l'amour du jeune homme pour Eliseet le désir qu'il a de défendre cet amour, sans perdre pourtant les bonnes grâces d'Harpagon) ;
IV.
au comique de caractère , forme de comique essentielle chez Molière et qui se manifeste :
1.
tantôt parce que la nature humaine est saisie dans un excès qui la rend comique (Orgon trahit sa niaiserie ens'attendrissant sur la bonne santé et le bon appétit de Tartuffe ; Alceste trahit sa misanthropie en se félicitantd'avoir perdu son procès parce qu'il aura le droit de pester, etc.) ;2.tantôt parce que deux personnages laissent percer un sentiment secret sous des paroles qui expriment unsentiment contraire (deux amoureux ne s'aiment jamais plus que quand ils parlent de rompre ; Célimène et Arsinoéne s'exècrent jamais plus cordialement que quand elles échangent des gentillesses, etc.) ;3.tantôt parce que la vérité des caractères se trahit par un contraste comique entre deux personnages (vivacitéagressive d'Alceste et flegme bienveillant de Philinte), ou parce qu'un personnage s'oppose à lui-même de façon àfaire paraître deux aspects opposés de sa nature (Chrysale arbore la prétention d'être le maître chez lui, mais laseule vue de sa femme lui fait baisser pavillon), etc.
Conclusion : Les formes du comique sont d'autant plus intéressantes et plus durables qu'elles nous font mieux connaître l'homme.
Or, c'est vers ces formes-là que tend le génie de Molière, et lui-même a souligné ce lien étroitentre son comique et la vérité dans le mot qu'il prête à Dorante justifiant un mot d'Arnolphe : « L'auteur n'a pas miscela pour être un bon mot, mais comme une chose qui caractérise l'homme.
».
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Vous commenterez et discuterez ce jugement de René Pomeau en l'appliquant au texte des Liaisons dangereuses : « Ce disciple de Rousseau déteste le pathos. Ce qui lui tient à coeur, il le laisse en creux [...]. Le mot clé de l'oeuvre, c'est le cri du libertin à Danceny tenté par la carrière de l'homme à bonnes fortunes : « Ah ! croyez-moi, on n'est heureux que par l'amour ! ». Laclos a établi cette vérité par la preuve inverse. »
- MOLIÈRE : COMIQUE ET VÉRITÉ
- En vous référant aux pièces de théâtre que vous avez lues, étudiées ou vu jouer, dites les réflexions que vous inspirent ces remarques d'un directeur de troupe théâtrale de province : « Notre volonté est de mettre sur scène la société, la présenter et provoquer vis-à-vis d'elle des regards critiques. C'est une fonction du théâtre. Elle n'est pas nouvelle. Molière, et bien avant lui, Sophocle l'avaient ainsi comprise. Mais dans le même temps, le théâtre doit être un lieu où se libère
- « Molière nous dit qu’il veut corriger les hommes et la critique s’évertue à justifier cette affirmation de circonstance. En vérité, il ne pense qu’à nous faire rire. »
- « Nous aimons cette pièce car elle a été écrite le mois dernier, c'est pour nous la définition d'un classique », écrit Roger Planchon dans le programme de George Dandin dont il fut l'un des metteurs en scène. En vous appuyant sur vos connaissances de la pièce, vous commenterez le jugement de Roger Planchon sur George Dandin et indiquerez pourquoi, à votre avis, on peut apprécier au XXIe siècle une pièce écrite au XVIIe siècle.