Paris:Une ville malade.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 Paris
Une ville malade
La population de Paris dépasse le mil lion d'habitants au milieu du XIX• siè cle.
Elle a doublé depuis 1800.
La capi
tale a grandi trop vite.
Aux effets de la
centralisation administrative napoléo
nienne s'ajoutent
les premières consé
quences du développement des chemins
de fer.
Origine et aboutissement de six
grandes lignes qui ne sont pas reliées
entre elles,
Paris devient un gigantesque
carrefour d'échanges où les industries
tendent à
se concentrer.
Les villages de la petite banlieue se
peuplent rapidement: Montmartre, qui
comptait
600 habitants en 1801, en
accueille 36000 en 1856.
Ces exten
sions ont imposé le tracé de nouvelles
fortifications entreprises par la monar
chie
de Juillet.
Repoussée bien au-delà
de la barrière des fermiers généraux, la
nouvelle enceinte enserre
les communes
limitrophes de la capitale.
Cette banlieue
suburbaine perd rapidement son carac
tère campagnard et
le second Empire
l'annexe à la ville en 1860.
Les vieux quartiers du centre sont sur peuplés; ainsi, le quartier des Halles
compte plus de 1000 habitants à l'hecta
re.
Le petit peuple est entassé dans ce
vieux centre dans des conditions épou
vantables.
«La plupart des rues de ce
merveilleux Paris ne sont que des
boyaux sales et toujours humides d'une
eau
empestée,., note un témoin.
La hau teur des immeubles et l'étroitesse de~ rues privent les logements de soleil.
Le~ équipements sanitaires les plus élémen taires font défaut.
Les rares égouts son1 constamment engorgés.
Les eaux usée!
Vers 1850
stagnent dans les caniveaux.
Les eaux
des fontaines sont polluées.
Dans ces
conditions,
les épidémies se propagent
rapidement.
Le choléra a fait d'innom
brables victimes en 1832 et 1849.
La
monarchie
de Juillet n'a rien entrepris
pour remédier à cet état de choses.
Toute une population, acculée au déses
poir,
se jette à plusieurs reprises dans
l'émeute.
Le passé n'a légué à la capitale que quel
ques avenues et places plus destinées à
la parade qu'à la circulation.
Si la lar
geur des rues de Paris est en moyenne de 12 métres, elle n'atteint parfois que
2 ou 3 mètres dans les vieux quartiers.
Le grand axe de circulation nord-sud
(rue Saint-Martin/rue Saint-Jacques) est
interrompu par
le dédale des ruelles de
la Cité.
L'axe est-ouest n'est qu'esquis
sé.
Les liaisons avec la périphérie sont
insuffisantes.
Le centre de la ville exerce
un effet répulsif.
Le grand commerce se déplace vers les Grands Boulevards.
Les
classes aisées s'installent dans les quar
tiers
de l'ouest.
Un déséquilibre naît
entre rive droite et rive gauche, au détri
ment de cette dernière.
L'urbanisme a
trop longtemps stagné dans une capitale
en plein essor.
En 1850, Paris est une
ville malade.
2 / 2.
»
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