Pari Pascal
Publié le 01/02/2022
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«
LE PARI DE PASCAL
Les raisonnements que Pascal a tenus pour répondre à des problèmes au sujet de jeux de
hasard que lui a posés le chevalier de Méré sont considérés comme les premiers exemples
de ce qu'on appelle aujourd'hui le calcul mathématique des probabilités et l'espérance
mathématique (voir l'article de Derriennic 1
).
Le fameux pari de Pascal est une application
(discutable ?) de ces outils au domaine religieux.
L'histoire littéraire a accordé une très
grande place au fragment 397 des pensées où l'argument du pari est exposé.
1 Un extrait des pensées
Extrait du fragment 397 des pensées.
Suivez l'argumentation de Pascal en gardant en tête
la notion d'espérance mathématique associée à un jeu de pile ou face ou de dé.
Examinons donc ce point, et disons : "Dieu est, ou il n'est pas." Mais de quel côté
pencherons-nous ? La raison n'y peut rien déterminer : il y a un chaos inni qui nous
sépare.
Il se joue un jeu, à l'extrémité de cette distance innie, où il arrivera croix ou
pile.
Que gagerez-vous ? Par raison, vous ne pouvez faire ni l'un ni l'autre ; par raison,
vous ne pouvez défendre nul des deux.
Ne blâmez donc pas de fausseté ceux qui ont pris
un choix ; car vous n'en savez rien.
- "Non ; mais je les blâmerai d'avoir fait, non ce choix, mais un choix ; car, encore que
celui qui prend croix et l'autre soient en pareille faute, ils sont tous deux en faute : le juste
est de ne point parier."
- Oui ; mais il faut parier.
Cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué.
Lequel prendrez-
vous donc ? Voyons.
Puisqu'il faut choisir, voyons ce qui vous intéresse le moins.
Vous
avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et
votre volonté, votre connaissance et votre béatitude ; et votre nature a deux choses à fuir :
l'erreur et la misère.
Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre,
puisqu'il faut nécessairement choisir.
Voilà un point vidé.
Mais votre béatitude ? Pesons
le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est.
Estimons ces deux cas : si vous gagnez,
vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.
Gagez donc qu'il est, sans hésiter.
- "Cela est admirable.
Oui, il faut gager ; mais je gage peut-être trop."
- Voyons.
puisqu'il y a pareil hasard de gain et de perte, si vous n'aviez qu'à gagner deux
vies pour une, vous pourriez encore gagner ; mais s'il y en avait trois à gagner, il faudrait 1
http ://smf4.emath.fr/Publications/Gazette/2003/97/ 1.
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