Paravents, les [Jean Genet] - Fiche de lecture.
Publié le 18/05/2020
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1 PRÉSENTATION
Paravents, les [Jean Genet] , pièce de Jean Genet, publiée en 1961 (première version) et créée en 1966 par Roger Blin au théâtre de l’Odéon, avec Madeleine Renaud et Maria Casarès.
2 UN RETOUR
Bien qu'il n'ait jamais cessé d'écrire, Genet sort, en 1956, d'une longue crise d'identité littéraire.
Résolument tourné vers le théâtre, il achève le Balcon, rédige les Nègres et commence les Paravents. Il est à la recherche de « quelque chose
d'absolument inédit, fond et forme… ».
La rédaction dure vingt ans, pendant lesquels la première version, publiée en 1961, est montée plusieurs fois à l'étranger.
En France, elle est créée par Roger Blin en 1966 à l'Odéon et suscite un véritable
scandale : les représentations sont troublées par un commando de parachutistes choqué de voir la patrie avilie.
André Malraux, alors ministre de la Culture, est sommé de s'expliquer.
Il intervient en défendant la liberté de création, mais le théâtre est
privé de ses subventions et son directeur est remercié.
3 DES HÉROS MAUDITS
La scène se situe en Algérie, dans une petite ville occupée, dans laquelle la misère des Arabes côtoie l'opulence satisfaite des colons.
Saïd, un jeune homme pauvre, est contraint, par manque d'argent, de s'acheter la femme la plus laide, Leïla.
Guidé
par la haine et l'envie, il vole sans cesse l'argent des autres ouvriers agricoles avec lesquels il travaille et finit par en tuer un.
Sa mère, sa femme et lui-même deviennent de plus en plus abjects, et, tandis que le peuple s'organise contre l'occupant, ils
font figure de traîtres.
Face au peuple algérien et à ses querelles intestines, se dressent les figures ignobles des colons et celles, plus ambiguës, des soldats et de leurs chefs.
La mort rassemble in fine soldats et Algériens, à l'exception de Saïd et de
Leïla, marginalisés jusqu'au bout.
4 LES PARAVENTS
Adoptant le principe brechtien des tableaux, Genet élabore une œuvre foisonnante, dont des paravents et des plates-formes sont les pièces maîtresses : le passage d'un tableau à l'autre s'effectue en même temps que changent les paravents sur
lesquels sont représentés les signes du cadre où se situe l'action, les personnages dessinant parfois eux-mêmes ces signes que des objets « réels » dupliquent sur scène.
Sont ainsi figurés une route, un bordel, un cimetière, des remparts, la maison
de Saïd, celle du Cadi, une orangeraie, les abords de la prison, etc.
Les paravents et le jeu des plates-formes font éclater les limites de la scène, en favorisant la représentation simultanée de lieux incompatibles, tels le monde des morts et celui des
vivants, à la fin de l'œuvre.
Une telle libération permet aussi le foisonnement des personnages — près d'une centaine — sur l'apparence et le jeu desquels l'auteur apporte de nombreuses précisions, dans les didascalies et les commentaires suivant
chaque tableau.
Attentif au moindre signe, Genet cherche à en décupler l'effet provocateur.
5 UNE PROVOCATION
Fidèle à lui-même, Genet orchestre des personnages et des situations propres à choquer les valeurs d'une société bourgeoise impérialiste.
En pleine guerre d'Algérie, l'œuvre soutient la révolte algérienne et règle son compte à la France.
Le traitement
burlesque de la mort du lieutenant montre la détermination de l'auteur à ne faire aucun compromis : pour lui permettre de mourir au sein de la « mère patrie », les soldats entourent leur chef de leurs pets et lui rappellent l'odeur de leur région natale.
Toutefois, Arabes et Français ont en partage le beau et le mal lorsqu'ils éprouvent la tentation de l'abjection et accèdent ainsi au sublime selon Genet.
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