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Paraguay (2002-2003): Le «continuisme colorado» en question

Publié le 20/09/2020

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« L'année 2002 et le début de 2003 auront été marqués, au Paraguay, par une mobilisation de grande ampleur contre les privatisations (manifestations massives tout au long de mai et juin 2002) et par la campagne en vue des élections générales du 27 avril 2003.

«Petit pays» membre du Mercosur (Marché commun du sud de l'Amérique), le Paraguay n'a pas été dramatiquement affecté par la crise argentine de la fin 2001 ; il restait toutefois pauvre et trop prolifique.

Le PIB à parité de pouvoir d'achat (aux alentours de 30 milliards de dollars en 2001) aurait fléchi de 3,9 % en 2002, tandis que le taux de croissance de la population augmentait de 2,4 %, le taux de natalité compensant toujours celui de la croissance économique globale.

Quant à l'inflation, elle atteignait 10,5 % en 2002 mais devait dépasser les 13 % en 2003, le pouvoir d'achat étant en régression continue depuis 2001. Depuis la chute de la dictature plus que trentenaire d'Alfred Stroessner en 1989, le pays n'est pas parvenu à structurer un système de partis.

Face à une opposition mouvante et polymorphe, le Parti colorado (ou ANR – Association nationale républicaine) avec sa dissidence d'extrême droite (UNACE – Union nationale des colorados éthiques –, créée en 2000 par le général putschiste Lino César Oviedo) est demeuré l'axe de la vie politique nationale. Des élections générales se sont tenues le 27 avril 2003.

La victoire de Nicanor Duarte Frutos à la Présidence (37,6 %) a confirmé le «continuisme colorado» au pouvoir.

Au Parlement, toutefois, l'opposition était arithmétiquement majoritaire, l'ANR obtenant seulement 18 postes de sénateurs contre 45 (contre 24 en 1998).

Si le nouveau président ne parvenait pas à former une alliance gouvernementale solide comme il le souhaitait, la reconduction de la coalition PLRA (Parti libéral radical authentique, en fait conservateur, 24 % environ en 2003) et UNACE (13 %) allait sans doute être aussi destructrice qu'elle l'avait été pendant la législature précédente. N.

Duarte Frutos devra rompre avec les habitudes de son propre parti pour satisfaire une population dont les couches les plus pauvres et les classes moyennes restent mobilisées.

Peut-être une ouverture au parti de Carlos Filizzola, Pays solidaire (créé en 2001 et qui a obtenu 3 sénateurs sans avoir présenté de candidat à la Présidence en 2003), serait-elle le garant d'un ancrage social de l'alliance «patriotique» proposée par le nouveau président tant aux libéraux qu'à Pedro Fadul, chef d'entreprise candidat à la présidentielle (son parti, Chère Patrie – Patria Querida –, créé pour la circonstance a obtenu plus de 22 % des voix).. »

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