Paraguay (2000-2001): Aspiration au renouvellement politique
Publié le 20/09/2020
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Pays dont la population est rurale à près de 50 % et où le secteur informel est
important, le Paraguay continuait en 2000-2001 à attendre une dynamisation de
son économie que sa participation au Mercosur (Marché commun du sud de
l'Amérique) n'avait pas encore stimulée.
La croissance de l'année 2000 (0,8 %) a
été encore inférieure à la croissance démographique (2,6 %).
La persistance de
la stagnation a renforcé le désarroi d'une population qui a manifesté
régulièrement, à partir de 1989 (année de la chute de la dictature plus que
trentenaire d'Alfredo Stroessner), son attachement à la démocratie, mais
également sa défiance à l'égard d'une classe politique traditionaliste et
souvent peu compétente.
Bien que les élections générales de mai 1998 aient formellement confirmé
l'ancrage de la démocratie politique, le général putschiste Lino César Oviedo
(emprisonné en 1996 pour atteinte à la sûreté de l'État puis illégalement
libéré, et finalement arrêté en juin 2000 au Brésil) a poursuivi son action de
déstabilisation, ponctuée par l'assassinat en mars 1999 du vice-président Luis
María Argaña, puis par les tirs mortels de paramilitaires sur une dizaine de
manifestants.
Luis González Macchi, membre du Parti colorado (dominant à
l'échelle du siècle), avait alors été nommé président de manière régulière à la
suite de la démission de Raúl Cubas Grau.
Mais, contrairement à la logique du
régime présidentiel, les élections du 13 août 2000 pour le poste de
vice-président ont vu la victoire de Julio César Franco du Parti libéral radical
authentique (PLRA, parti héritier du concurrent historique de l'Association
nationale républicaine - ou Parti colorado).
Dans cette situation confuse, Rencontre nationale, parti centriste
"attrape-tout" créé en 1992, n'a pas su répondre aux attentes de changement des
citoyens, malgré sa participation au gouvernement à compter de la crise de mars
1999.
En revanche, la création en décembre 2000 par Carlos Filizzola (ancien
maire "indépendant" d'Asuncíon de 1991 à 1996) du Mouvement Pays solidaire, se
revendiquant de la démocratie sociale, a fait renaître l'espoir du renouveau
politique auquel le pays aspire (et qu'il a encore exprimé fin mars 2001 lors de
la commémoration massive des événements de 1999)..
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