Paraguay (1997-1998)

« La vie politique du pays a été marquée par les scrutins de 1997 et 1998.

En septembre 1997 ont eu lieu les élections internes des principaux partis, le Parti colorado (PC, au pouvoir) et le PLRA (Parti libéral radical authentique), pour choisir leur candidat aux présidentielles. Étaient en lice pour représenter le PC Carlos Facetti, appuyé par le président Juan Carlos Wasmosy, Luis María Argaña, lié à l'ancien dictateur Alfredo Stroessner (1954-1989), et le général Lino César Oviedo, ex-commandant en chef de l'armée, responsable de la tentative de coup d'État d'avril 1996.

Le résultat, favorable au général Oviedo, a provoqué tout de suite le malaise, aussi bien chez ses opposants à l'intérieur même du PC, que chez les commandants de l'armée et de la marine de guerre ; ces derniers, qui avaient résisté à la tentative de coup d'État du général, craignaient ses représailles, et ont annoncé dans les médias qu'ils n'accepteraient pas sa candidature à la Présidence. Dans l'opposition, le PLRA et Rencontre nationale (EN) se sont coalisés contre le Parti colorado dans la formule électorale Alliance démocratique, le PLRA devant désigner le candidat à la Présidence et l'EN le candidat à la vice-présidence.

L'élection interne au PLRA a eu lieu le 28 septembre, entre Domingo Laino, à la carrière politique déjà longue, qui contrôlait la structure et l'appareil partisan libéral, et Miguel Saguier, président du Sénat, qui bénéficiait du consensus de l'opposition interne libérale.

D.

Laíno élu, il a complété la formule d'opposition avec Carlos Filizzola, dirigeant de l'EN et ancien maire de la ville d'Asunción. Les élections présidentielles ont eu lieu le 10 mai 1998, dans un contexte de crise politique.

Par une disposition du tribunal militaire, confirmée ensuite par la Haute Cour de justice, L.

Oviedo avait été écarté de la course électorale et condamné à dix ans de prison pour sa tentative de coup d'État de 1996.

Son remplaçant, Raúl Cubas Grau, a remporté les élections à la majorité absolue, récupérant de surcroît pour le PC la majorité des sièges au Congrès. Dans le domaine économique et financier, une série de crises bancaires, débutant par la fermeture de la très importante banque Unión, a ébranlé le pays en juin 1997 et juin-juillet 1998, et a déterminé dans les faits la fin des banques paraguayennes, la confiance de la société se limitant désormais aux seules banques étrangères.. »