Paracelse
Publié le 16/05/2020
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Paracelse
Médecin qui mena une vie errante.
Tout en se déclarant disciple d'Hippocrate, il pratiquait volontiers l'alchimie et lamagie, et fut en butte à l'hostilité de ses confrères ; mais son Oeuvre exerça une influence profonde sur la mystiqueallemande.
L'homme est microcosme, "extrait de tout ce dont se compose la machine du monde", nature quis'éprouve comme telle dans la maladie.
Mais "la connaissance de l'homme s'acquiert par celle du macrocosme", et "lephilosophe doit passer avant le médecin".
Celui-ci collabore à l'Oeuvre de Dieu, participe au travail de la nature.
Il nedoit pas traiter le malade en objet : l'homme est sa vie même, définie comme temporalité.
Par la maladie, l'hommeentre en rapport avec Dieu, de qui seul la guérison peut venir.
Ainsi la médecine ouvre-t-elle sur la religion.
Philippe-Aurélien-Théophraste Bombaste Hohenheim, dit Paracelse, naquit à la fin de l'année 1493 à Einsiedeln enSuisse.
Son père était un rejeton illégitime de la noble famille souabe des Bombaste.
Pourchassé lors du soulèvementdes paysans, il trouva asile au pied du mont Etzel à l'auberge du pont de la Sihl, dite du Pont-du-Diable.
Il y exerçal'art de guérir et y épousa une jeune fille du pays, serve du couvent de Notre-Dame-des-Ermites.
Son nom n'a puêtre identifié.
Tout ce qu'on sait d'elle, c'est que son fils l'aimait tendrement et qu'il la perdit encore tout jeunegarçon.
Nous ne connaissons ni la date ni le lieu de sa mort.
Paracelse se dit Eremita, originaire d'Einsiedeln.
Il se vante d'avoir mené la vie des jeunes pâtres des montagnes dupays de Schwyz, comme eux pauvre et libre, en contact direct avec une nature rude et inhospitalière, plongéependant de longs mois dans les brouillards et les frimas.
En fait de fruits, il ne connut que les cônes des sapins.
Lafamille Hohenheim vivait dans le dénuement, se nourrissant d'âpre pain d'avoine, de fromage et de lait.
C'est du paysd'Einsiedeln, dit-il à maintes reprises, qu'il garda son rude parler et son attitude indépendante.
Survinrent les guerresqui libérèrent définitivement les Confédérés helvétiques de l'Empire allemand.
Il s'ensuivit une inimitié de la populationautochtone de Schwyz contre les ressortissants du pays d'outre-Rhin.
Le père Hohenheim jugea prudent de quitterEinsiedeln, emmenant avec lui son garçonnet.
De pérégrination en pérégrination il parvint à Villach en Carinthie,grand centre minier où sa qualité de licencié en médecine lui procura une honnête situation de médecin et dechimiste.
Désirant faire de son fils un docteur, il lui enseigna la botanique au cours de promenades à la campagne etlui donna les notions élémentaires de la médecine en l'associant à sa pratique de docteur.
Les bénédictins du Val-de-Lavant lui apprirent le latin et la philosophie.
L'un d'eux, le prieur Trithemius, grand amateur des sciencesoccultes, l'initia à la magie et à l'alchimie.
Le jeune Théophraste subit le charme de cet enseignement.
Toutefois, lesnotions solides de chimie minéralogique qu'il avait acquises au contact des ouvriers et contremaîtres de l'industrieminière de Villach, le mirent en garde contre les suggestions de l'alchimie médiévale.
A seize ans, Paracelse nom de guerre que Théophraste Hohenheim ne devait prendre que bien plus tard entra àl'université qu'on suppose avoir été celle de Vienne.
Là il se jeta avec la fougue de son caractère impétueux dansl'étude de la médecine.
Mais dès la première prise de contact avec le corps enseignant d'une faculté de médecine, ilfut déçu.
La science livresque des docteurs, leurs commentaires scolastiques de Galien et d'Avicenne ne lui direntrien qui vaille.
La somptuosité de leur costume, l'onction de leurs manières en désaccord avec leur veulerieprofessionnelle le rebutèrent.
Il eut hâte de prendre le grade de bachelier.
Puis il se mit en route, courut de facultéen faculté en Allemagne, en Italie, en France, toujours à la poursuite de l'idéal qu'il s'était fait de la médecine.
C'està Ferrare que, selon son dire, il reçut le bonnet de docteur.
Pendant douze ans, il parcourut ainsi le monde,s'instruisant chez les docteurs, les chirurgiens, les barbiers, les rebouteurs, les herboristes, les guérisseurs des deuxsexes, voire même les charlatans et les diseuses de bonne aventure.
Chez les marranes de Montpellier il connut lapharmacie arabe ; en Italie, il suivit la noble tradition des grands chirurgiens de Salerne et de Bologne.
Lescampagnes auxquelles il prit part comme chirurgien d'armée lui révélèrent les misères de la guerre : les blessures duchamp de bataille, les maladies, la famine et le désespoir.
Enfin, chez les Füger, à Schwatz, il approfondit sesconnaissances en chimie.
Il y étudia les maladies professionnelles des ouvriers de l'industrie métallurgique.
Partout il s'avéra supérieurement doué de toutes les qualités que les malades estiment au delà de tout chez leurmédecin.
Mais à mesure que sa renommée allait grandissant, l'inimitié des docteurs des facultés devenait plusvirulente.
C'est ainsi que lorsqu'il forma le projet de s'établir à Salzbourg, on le chassa sous un prétexte politique.Strasbourg fut la première ville qui lui donna le droit de bourgeoisie.
Il y serait resté si Bâle ne l'eût appelé en 1526au poste de médecin de la ville.
A Bâle, les éditeurs et imprimeurs tenaient le haut du pavé.
Soutenue par desfinanciers avisés, leur industrie était florissante.
Elle avait attiré à Bâle bon nombre d'humanistes de renom.
L'éditeurFroben que Paracelse avait soigné avec succès à Strasbourg, et l'humaniste Erasme persuadèrent les magistrats dela ville de faire appel à ce jeune docteur que la renommée exaltait comme rénovateur de la médecine.
La charge demédecin de la ville comportait la licence de professer à l'Université.
Paracelse se laissa séduire par la perspective depouvoir exposer sa doctrine à des étudiants et non plus à des disciples de fortune, qu'au cours de sa vie ambulanteil devait recueillir un instant et perdre dans la suite.
Malheureusement on fut déçu de part et d'autre dès ses débuts dans la ville.
Il apparut aux Bâlois dépourvu detoute grâce naturelle, laid de figure, court de taille, accoutré comme un rustre, ne tenant aucun compte des bonnesmanières.
Dans une ville où la retenue est vertu cardinale et la passion péché capital, son âme enflammée d'idéaleffrayait bourgeois et magistrats.
Ces derniers, tout en tenant leur Faculté en petite estime, consentirent à ce qu'ilcorrigeât les abus de ses titulaires ; mais quant à sa mission de réformateur de la médecine, elle ne les intéressaitque médiocrement.
Peut-être avaient-ils escompté son intervention dans leur querelle religieuse, opposant la villeréformée à l'université papiste.
Ils ne comprirent pas l'âme altière de Paracelse qui, adonnée sans réserve à la foi.
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