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Par le Langage, peut-on agir sur la réalité ?

Publié le 22/06/2022

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langage

« PAR LE LANGAGE, PEUT-ON AGIR SUR LA REALITE ? Tout semble éloigner le langage d’une capacité d’action sur la réalité : le langage rapporte les faits, les décrit, représente une réalité préexistante ; par ailleurs, l’on ne cesse de reprocher aux personnes éloquentes d’être de beaux parleurs ; on s’exclame : « des mots, toujours des mots, rien que des mots » c’est à dire du vent et de la fumée.

On oppose alors l’action au langage et on préconise la nécessité de cesser de parler et l’urgence d’agir. Et en même temps, on ne peut minimiser l’impact que des mots peuvent avoir sur la réalité : il y a des paroles blessantes. Qu’est -ce que le langage ? C’est un ensemble ou un système de signes qui permet de nommer le réel , ou de former des énoncés relatifs à la réalité ; la réalité désigne l’ensemble des faits, des états de chose , des événements naturels et humains ; la question de savoir si l’on peut agir sur la réalité matérielle et humaine par le langage revient à se demander si ce dernier a la possibilité et la puissance de la transformer et de la changer: par définition, une action procède d’un certain pouvoir ( cf peut-on ?) susceptible de produire des effets sur la réalité : toute action est une forme de causalité dont les effets impactent le monde.

Y a-t-il une causalité du langage sur la réalité humaine et non humaine? Tout d’abord, le langage ne se borne-t-il pas à transcrire nos pensées et nos connaissances, à reproduire le réel de telle sorte que la réalité demeure intacte et inchangée ? Mais le langage comme pouvoir de nommer n’est il pas un moyen efficace de maîtriser, de circonscrire et de circonvenir la réalité afin d’y agir? Enfin, n’y a t-il pas une dimension performative du langage à même d’agir directement sur la réalité ? I-LE LANGAGE/ UNE FACULTE SANS EFFET SUR LE REEL 1) Le point de vue du sens commun : le langage n’influe pas sur le réel: A première vue, l’on ne voit pas comment le langage pourrait agir sur la réalité ; il apparaît plutôt comme ce qui est sans effet dans le monde ; le langage décrit et rapporte des choses et des faits.

Il est tout le contraire de ce qui s’apparenterait à une action : c’est pourquoi l’on a coutume aussi de rappeler que les paroles s’opposent aux actes ; parler est souvent considérée comme une perte de temps, comme une activité oisive et vaine : les mots ne sont que du vent des « flatus vocis ».

Il y a d’un côté ceux qui parlent, et de l’autre, ceux qui agissent : parler est une chose, agir en est une autre.

Il semble donc saugrenu d’attribuer au langage une quelconque efficacité sur le réel. 2) Thèse : la nature purement descriptive du langage a) La fonction informative du langage : le langage renseigne, informe sur le réel Il y a une dimension descriptive du langage : il fait état du réel et énonce des jugements de réalité : « il fait beau », « les vaches paissent dans le champ », « l’eau désaltère ».

En disant cela, on ne fait rien mais on décrit une réalité b) Le langage se borne à refléter le réel arg : le langage est une simple description et un reflet fidèle du réel .

Il se contente de représenter ce qui existe déjà et de le refléter avec exactitude.

Les énoncés du langage sont constatatifs comme l’atteste les énoncés scientifiques qui se donnent pour tâche d’expliquer la réalité.

Le langage est le médium à travers lequel s’énoncent les connaissances sur le monde dont elles présentent l’image ou le tableau .

« La terre tourne autour du soleil » est un énoncé qui est une image du réel.

C’est une représentation vraie dans la mesure où elle correspond à une réalité.

La réalité préexiste au savoir, elle est un fait que restitue les jugements de réalité de la science.

Le langage n’impacte ni ne crée le réel mais le représente.

Connaître n’est pas agir ou produire, mais rendre compte de ce qui est déjà et dire ce qui est . 3) Le langage comme l’expression simple de pensées arg : le langage exprime et traduit des pensées , affects, désirs, émotions, sentiments et comme tels ne constituent pas une action sur le réel.

Or nous ne prêtons pas à nos pensées qui gisent dans notre intériorité un quelconque pouvoir d’agir, et il s’ensuit par transitivité que le langage ne peut influer le réel.

Rien n’est accompli par la pensée, par opposition à l’action qui réalise des choses.

C’est pourquoi on oppose la pensée et l’action, ou encore le langage et les actes Transition : Toutefois n’est-ce pas là une vue simpliste ? le langage n’est-il pas la condition de l’action et en mesure d’influer le réel ? II-LE LANGAGE COMME MOYEN D’ACTION SUR LE REEL 1) Le langage comme instrument de la maîtrise de la réalité extérieure. 1. »

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