Pape Pie XII

« Pape Pie XII Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le pape Pie XII se trouva dans une situation très délicate.

Chef d'Etat d'unpays neutre, le Vatican, il «gouverna» des fidèles aux opinions politiques très différentes.

Il se voulut impartial, maischacun de ses propos, et parfois ses silences, eurent des répercussions politiques.

Comme il était la premièrepersonnalité religieuse du monde, d'aucuns pensaient qu'il devait prendre parti et se déclarer ouvertement contrel'injustice et la violence.

Mais une telle initiative eût déchaîné les nazis contre l'Eglise catholique dans les paysoccupés.Eugenio Pacelli, d'abord secrétaire d'Etat du Vatican, fut élu pape le 2 mars 1939.

Lors de la déclaration de guerre, ilrésolut de mettre son autorité et l'influence de l'Eglise au service de la paix internationale.

A cette fin, il s'abstint detout commentaire susceptible d'une interprétation un tant soit peu partisane.

Cette attitude mécontenta les deuxcamps.

Les Allemands lui reprochèrent de ne pas qualifier de croisade anticommuniste leur invasion de l'Unionsoviétique.

Les Alliés ressentirent amèrement son refus de désigner nommément les responsables de la guerre.

LesJuifs et une grande partie de l'opinion internationale blâmèrent son silence au sujet des persécutions religieuses etraciales en Europe.

Les Italiens, enfin, ne comprirent pas qu'il s'abstînt d'intervenir en faveur de partisans et decommunistes italiens condamnés à mort par les Allemands.

L'ascétique, l'autoritaire Pie XII manifesta en touteschoses une implacable rigueur.

Une telle attitude attira sur lui de durables critiques.

Même de nos jours, Pie XIIreste encore un personnage controversé.On l'accusa d'antisémitisme, alors qu'il abrita des centaines de Juifs en fuite dans les bâtiments du Vatican.

Onl'accusa de partialité à l'égard des Allemands, alors qu'il faisait distribuer des papiers d'identité aux soldats alliés quise cachaient dans Rome.

Enfin, on l'accusa de craindre les communistes plus qu'il n'aimait son pays, alors qu'ilautorisa des prêtres catholiques à aider la Résistance «rouge» en Italie.

Mais on lui sut gré de ne pas quitter Rome,en dépit des pressions allemandes.

Par ce refus, il épargna à la Ville éternelle les bombardements alliés et empêchales Allemands de la transformer en forteresse.. »