Paolo Uccello

« Paolo Uccello, Paolo di Dono, dit (Beaux-Arts)(Pratovecchio, Arezzo, 1397 - Florence, 1475) En 1407, Paolo Uccello figure parmi les collaborateurs de Lorenzo Ghiberti pour la réalisation de la porte dubaptistère de Florence.

En 1425, nous savons qu'il séjourne à Venise, où il travaille aux mosaïques de la basiliqueSaint-Marc.

Il ne reste aucune des oeuvres signalées par les sources documentaires pour cette première période,mais après son retour en Toscane, en 1431, il peint le tympan montrant la Création, dans le Cloître vert de SantaMaria Novella à Florence.

En 1436, il exécute son premier grand chef-d'oeuvre, le monument à John Hawkwood,peint à fresque dans la cathédrale de cette ville.

Cette oeuvre dénote une certaine attention dans l'usage de laperspective, même si ses connaissances dans ce domaine sont davantage liées à la science optique médiévalequ'aux théorisations de son époque.

Son traitement caractéristique de la perspective aboutit à des effets féeriques,comme dans Saint Georges et le dragon (Londres, National Gallery).

Vers 1540, il peint les scènes de la Vie de Noé àSanta Maria Novella : en particulier, la grande lunette représentant le Déluge est un récit tragique d'une grandeintensité, caractérisé par la profondeur de la perspective.

Mais le témoignage le plus consistant de la peinture dePaolo Uccello se trouve dans les trois grand panneaux qui, dans une pièce du palazzo Vecchio (Palais de laSeigneurie), célébraient la Bataille de San Romano (actuellement partagés entre Florence, Londres et Paris).

En1469, il exécute à Urbin une toile dont on n'a conservé qu'une prédelle représentant la Légende de la profanation del'hostie (Urbin, Galerie Nationale des Marches), dont les scènes d'intérieur suggestives dénotent un intérêt certainpour le fait anecdotique.

La Chasse nocturne (Oxford, Ashmolean Museum) est attribuée à ses dernières annéesd'activité : les différents plans du tableau sont animés par de nombreuses figures d'animaux et de chasseurs, dansune vision courtoise qui n'est pas sans évoquer les oeuvres de Pisanello.

Au cours de sa recherche, Paolo Uccelloatteint les résultats les plus divers, tour à tour grandioses ou féeriques, avec des effets à la fois extrêmementdramatiques et abstraits. Paolo Uccello La vie de Paolo Uccello est mal connue.

Sa date de naissance est incertaine.

On a affirmé qu'il était né en 1396.Baldinucci cependant prétend qu'il est né en 1389. Il se nommait Paolo di Dono et fut plus tard surnommé Paolo Uccello, sobriquet qu'il adopta et dont il signa plusieursde ses œuvres.

L'origine de ce surnom est obscure.

On a prétendu que le peintre avait un grand amour pour lesoiseaux et qu'il s'appliquait à placer dans chacun de ses tableaux un ou plusieurs oiseaux.

Or, dans aucune de sesœuvres qui nous sont connues on ne peut découvrir le moindre volatile.

D'autres ont affirmé que dans sa demeureflorentine, il avait peint sur les murs des oiseaux. En 1403, Paolo est cité comme "garzone di bottoga" parmi les aides que Ghiberti employait à l'exécution des portesde bronze du baptistère de San Giovanni.

Si la date de naissance le plus souvent considérée comme exacte est1396, il n'aurait eu que sept ans, ce qui semblerait prouver une déconcertante précocité de Paolo di Dono.

On saitcependant qu'il apprit, très jeune, à travailler les métaux et qu'il fréquenta un atelier d'orfèvrerie. Vasari, qui attache peu d'importance à Paolo Uccello dans sa Vie des peintres, cite ses premières fresques : SaintAntoine abbé, Saint Cosme, Saint Damien, exécutées à l'hôpital de Lelmo.

Puis deux figures au monastère desfemmes d'Amalena, et à la Santa Trinità des fresques représentant la vie de saint François. Il semble qu'au début de sa vie, l'art de Paolo Uccello ait été fort apprécié.

Le 5 août 1425, il fait son testament,dont le texte a été conservé par Gaye, qui le cite dans le Carteggio.

En 1434, il achète une maison à Florence.

Lesuccès continuait sans doute à lui sourire, puisque nous savons qu'en 1442 il possédait encore cette maison et qu'ilavait acquis, en outre, deux pièces de terre.

Nous savons aussi qu'on lui commanda des œuvres importantes : leportrait du condottière anglais Sir John Hawkwood, que les Florentins avaient pris à leur service et surnomméGiovanni Acuto, des dessins pour les vitraux du dôme. Vasari cite encore une Annonciation qui se trouvait dans une chapelle de Santa Maria Maggiore, près d'une portelatérale qui conduisait à San Giovanni.

Au sujet de cette œuvre, l'historiographe déclare "qu'on y remarque unédifice qui, dans un petit espace, offre l'illusion d'une grande étendue, artifice jusqu'alors inconnu aux peintres del'ancienne école".

Il cite encore dans un cloître de San Miniato une vie des Saints-Pères ; "ces compositions,ajoute-t-il, sont loin d'être harmonieusement coloriées, car il imaginait de faire les paysages bleus, les fabriques etles maisons rouges et de diverses couleurs".

Il semble que, dès cette époque, les contemporains de Paolo Uccellofurent choqués par son audace.

On commence à le méconnaître et à le négliger.

Il quitte Florence et part pourPadoue en compagnie de Donatello.

C'est dans cette ville qu'il peignit pour la maison des Vitaliani de gigantesquesfigures di ver de terra qui ne nous sont point parvenues mais qui, d'après Vasari, semblent avoir beaucoup étonnéles contemporains du peintre. Il peint également à Gualfunda pour la famille Bartolini les quatre grandes-batailles connues sous le titre de Bataillesde San Romano ; une d'elles est perdue, les autres sont respectivement au Louvre, à la National Gallery et auxOffices.

Enfin, appelé par le duc d'Urbino, il part en 1468 pour Urbino.

Il y exécute différents travaux et notammentla Profanation de l'hostie.

Mais après cette date, il semble que le peintre n'ait plus aucun succès. En 1469, déjà vieux, il est marié, père de famille et sa situation est fort compromise.. »