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Panama (1994-1995)

Publié le 20/09/2020

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« Le 8 mai 1994, Ernesto Pérez Balladares était élu président de la République, avec 33,2% des suffrages exprimés.

Le candidat du Parti révolutionnaire démocratique (PRD) devançait la candidate du Parti arnulfiste (PA), Mireya Moscoso de Gruber (veuve de l'ancien président Arnulfo Arias, au pouvoir par intervalles de 1940 à 1968), avec 29,5% des voix, le chanteur Rubén Blades arrivant en troisième position.

Ces élections ont donc consacré le large bouleversement intervenu dans le paysage partisan. Les formations traditionnelles, héritières des grands caudillos, ont ainsi repris le devant de la scène, tandis que les partis qui avaient lutté contre la dictature du général Manuel Antonio Noriega s'effacent.

La démocratie chrétienne, notamment, n'a obtenu que 2% des suffrages exprimés.

Ancien collaborateur d'Omar Torrijos (homme fort de la période 1968-1978), E.

Pérez Balladares n'était autre qu'un des dirigeants du Parti révolutionnaire démocratique (PRD) qui a soutenu la dictature de M.

Noriega jusqu'à la destitution de ce dernier en 1989. Dans son discours de prise de fonction, le 1er septembre 1994, E.

Pérez Balladares a promis de mettre un terme aux affrontements politiques et d'oeuvrer à la réconciliation nationale.

Il a annoncé vouloir tourner définitivement la page d'une période sombre marquée par l'intervention militaire nord-américaine de décembre 1989, en procédant à une amnistie.

Enfin, il a déclaré vouloir en priorité s'acquitter de la dette sociale, en combattant la misère.

Avec une dette toujours non renégociée, la croissance a encore ralenti en 1994, passant à 5%, contre 5,9% en 1993 et 6% en 1992. Bien que ne disposant pas de la majorité au Parlement, E.

Pérez Balladares a pu faire ratifier, le 4 octobre 1994, par les deux tiers des députés, un projet du gouvernement précédent visant à abolir l'armée.

Au plan extérieur, il s'est rapidement fait remarquer en acceptant de donner asile au dictateur haïtien déposé, Raoul Cédras, en accueillant près de 10 000 réfugiés cubains (dont un millier s'est violemment révolté le 8 décembre) et en normalisant les relations diplomatiques de Panama avec le Mexique. Le 11 janvier 1995, alors que le nouveau gouvernement était accusé de corruption et de népotisme, le ministre de l'Intérieur et de la Justice annonçait opportunément la découverte d'un complot contre le régime, selon lequel le président devait être assassiné le 13 janvier et un régime militaire devait être installé.

Une cinquantaine de personnes furent arrêtées, mais des doutes surgirent rapidement quant à la véracité du complot.. »

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