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Panafricanisme

Publié le 15/05/2020

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« 1 / 2 7 juin 1967 Série C-32 Fiche No 1803 Panafricanisme 1.

Le panafricanisme, né aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, a considérablement évolué.

Après avoir obtenu les résu'ltats les plus spectaculaires lors de l'émancipation politique de l'Afrique, il s'est enlisé dans une série de contradictions et d'échecs.

A l'origine, le mouvement exprime surtout les revendications des Noirs des Etats-Unis et des Antilles qui se tournent vers la patrie dont l'esclavage les a privés.

Marcus Garvey prêche le retour en Afrique.

Mais ces thèses intéressent peu les Africains, et les Noirs américains s'orientent ver~ la revendication de leurs droits là où ils vivent.

2.

Les quatre premiers Congrès panafricains (Paris 1919, Londres 1921 et 1923, New York 1927) définissent une doctrine plus précise: égalité raciale et lutte contre le colo­ nialisme.

Le mouvement reste dirigé et inspiré par des intellectuels américains comme William Dubois, considéré comme le père du panafricanisme.

Il ne prend un aspect politique concret qu'au ve Congrès, à Manchester, en 1945.

Alors jeunes militants souvent en exil, les futurs dirigeants de l'Afrique anglophone y siègent (Nkrumah, Kenyatta, etc.).

L'objectif proposé est l'indépendance et le moyen d'y parvenir, l'organisation des masses.

3.

La nouvelle ligne se révèle, dans les années suivantes, à la fois populaire et effi­ cace.

Le mouvement crée une pression qui accélère la décolonisation dans les terri­ toires britanniques, puis la rend indispensable dans ceux que la France contrôle.

En six ans, presque toute l'Afrique noire est indépendante.

Parvenu à son apogée, le panafricanisme inspire congrès, conférences internationales et même des ébauches de fédération entre les nouveaux Etats (Guinée-Ghana, en 1958, Charte de Casablanca, en 1961, qui prévoit une assemblée consultative continentale, etc.).

4.

L'unité du continent africain semble progresser à grands pas quand la fin de la guerre d'Algérie permet à 31 Etats de fonder, le 25 mai 1963, l'Organisation de l'unité africaine {OUA), dont le siège est fixé à Addis-Abéba.

En réalité, le mouvement ascen­ dant du panafricanisme est déjà brisé.

L'OUA se propose d'éliminer de l'Afrique 1es restes du colonialisme (colonies portugaises, Afrique du Sud, Rhodésie), mais elle devra, dans les années suivantes, prendre conscience de la difficulté de la tâche.

5.

En acceptant les frontières coloniales, les nouveaux Etats africains ont accepté du même coup la cc balkanisation» et le nationalisme.

D'autres divisions s'aggravent: entre l'Afrique du Nord arabe, tournée vers l'Europe ou le Moyen-Orient, et l'Afrique noire, entre Etats progressistes et Etats modérés (ces derniers, surtout francophones, créant l'Organisation commune africaine et malgache, OCAM).

L'orientation socia­ lisante et neutraliste, prêchée par des dirigeants comme Sékou Touré ou Nkrumah, vient au moment où le schisme sino-soviétique lui fait perdre son poids.

6.

Enfin, l'Afrique se révèle moins politisée qu'elle ne semblait J'être.

Des régimes militaires s'installent au pouvoir sans réaction des masses, parfois même avec leur approbation.

Après la chute de Nkrumah, l'apôtre de l'unité, la crise nigérienne éclate alors que l'OUA doit réduire son budget et que certains de ses membres proclament ouvertement utopique pour l'heure la destruction des bastions blancs d'Afrique australe. 2 / 2. »

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