Pakistan (2003-2004): Renforcement des pouvoirs présidentiel et militaire
Publié le 20/09/2020
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La ratification par le Parlement à la majorité des deux tiers, le 29 décembre
2003, du Legal Framework Order (LFO, ordonnance prévoyant un cadre légal) devenu
17e amendement à la Constitution, suivie de l’approbation, en mars 2004, de la
création du Conseil national de sécurité (NSC, National Security Council) ont
renforcé le pouvoir du général Pervez Musharraf et institutionnalisé le rôle
politique de l’armée, par ailleurs de plus en plus impliquée dans la vie
économique.
La situation sécuritaire est toutefois restée tendue, surtout après
les deux attentats contre le président intervenus en décembre 2003, attribués à
des membres de groupes extrémistes actifs au Cachemire et qui ont coûté la vie à
trente-cinq personnes.
Alors que les anciens Premiers ministres Nawaz Sharif et Benazir Bhutto (tous
deux alternativement au pouvoir de 1988 à 1999) vivaient toujours en exil, un
tribunal suisse a ordonné, en novembre 2003, la restitution au gouvernement
pakistanais d’une partie des avoirs gelés d’une société offshore dont les
bénéficiaires étaient B.
Bhutto et son mari Asif Zardari, accusé, entre autres,
de corruption et incarcéré au Pakistan depuis novembre 1996.
Javed Hashmi, président de la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) et de
l’Alliance pour la restauration de la démocratie (ARD, opposition), a été arrêté
en octobre 2003 et condamné à vingt-trois ans d’emprisonnement pour trahison,
diffamation de l’armée et incitation à la mutinerie.
On lui reprochait d’avoir
diffusé une lettre rédigée par des officiers de l’armée – et qui serait un faux
– critiquant le général Musharraf et la politique menée par le gouvernement.
Permanence des violences internes
La tribu baloutche des Bugti, toujours en conflit avec le gouvernement fédéral à
propos du versement des royalties sur l’exploitation du gaz de Sui (sud-ouest du
pays), a de nouveau saboté à plusieurs reprises le gazoduc.
Les violences confessionnelles n’ont pas connu de répit.
La communauté chiite de
Quetta a notamment été la cible de deux attaques, en juillet 2003 et en mars
2004, qui ont fait plus d’une centaine de morts.
En mai et juin 2004, les
attentats contre des mosquées chiites de Karachi ont coûté la vie à des dizaines
de personnes.
Azam Tariq, dirigeant d’un parti extrémiste sunnite interdit et
élu au Parlement en octobre 2002 alors qu’il était incarcéré, a été assassiné à
Islamabad, le 6 octobre 2003.
Trois mouvements sectaires interdits en janvier
2002 et qui avaient poursuivi leurs activités après avoir changé de nom ont fait
l’objet, en novembre 2003, d’une nouvelle mesure d’interdiction dont les effets
sont restés largement cosmétiques.
Une dizaine de Pakistanais détenus au camp
américain d’internement de Guantanamo (Cuba) ont été libérés et rapatriés.
Par
ailleurs, les États-Unis ont continué d’expulser par charters des Pakistanais
arrêtés sur leur sol après les attentats du 11 septembre 2001 pour des
infractions de droit commun, essentiellement séjour irrégulier et escroqueries.
L’arrestation dans des madrasas (écoles religieuses) de Karachi, en septembre
2003, d’étudiants malaisiens et indonésiens, parmi lesquels figurait Rusman.
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