Ouganda (2005-2006): Réélection du président Museveni
Publié le 20/09/2020
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Le 23 février 2006, le président sortant ougandais, Yoweri Museveni, a été réélu
avec 59 % des suffrages, lors de la première élection multipartite organisée
depuis son arrivée au pouvoir en 1986.
Les partis politiques, affaiblis par les
mesures incapacitantes imposées depuis vingt ans, n’ont pas fait le poids face à
la machinerie électorale présidentielle.
Pourtant, les violences qui ont émaillé
la campagne ont trahi la vulnérabilité actuelle du régime, fragilisé par les
dissensions internes.
La préparation du scrutin a en effet donné lieu à une
répression militaro-policière, que l’on avait plus l’habitude de voir à Kampala.
La tournée électorale de l’adversaire le plus sérieux du président Museveni,
Kiiza Besigye, leader du principal parti d’opposition, le Forum pour le
changement démocratique (FCD), a été entrecoupée par ses comparutions devant les
tribunaux.
Opportunément accusé de viol et de trahison pour ses liens supposés
avec l’obscure Armée de rédemption populaire (ARP), cet ancien compagnon d’armes
de Y.
Museveni avait en effet été arrêté peu après son retour d’exil, en octobre
2005.
La reprise en main de la presse, la multiplication des officines de
sécurité, les nombreuses intimidations et autres démonstrations de force de
l’armée et des groupes paramilitaires ont souligné la volonté du régime de
garder le contrôle de la transition politique vers le multipartisme décidée par
le référendum de juillet 2005.
Le tollé provoqué par l’arrestation de K.
Besigye a nourri la controverse autour
des modifications constitutionnelles autorisant Y.
Museveni à se présenter pour
un troisième mandat.
Et malgré des résultats macroéconomiques globalement
satisfaisants, les nouveaux scandales de corruption – dont celui du Fonds global
de lutte contre le sida, dans lequel est impliqué le ministre de la Santé, Jim
Muwhezi, un proche du président ougandais – et le détournement d’une partie de
l’aide ont irrité les bailleurs de fonds.
Les remontrances se sont faites plus
fermes et ont été suivies, pour la première fois à la mi-2005, de sanctions
financières, quoique encore prudentes et mesurées.
La mobilisation internationale autour de la crise humanitaire au nord du pays,
où 1,5 million de personnes vivaient encore dans des camps de déplacés, s’est
amplifiée et accélérée.
En octobre 2005, cinq mandats d’arrêt ont été lancés par
la Cour pénale internationale à l’encontre des principaux leaders du groupe armé
de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).
Déjà sous forte pression militaire
depuis 2002, une partie de la LRA a quitté ses bases arrière du Sud-Soudan à la
fin 2005 pour l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Depuis mai
2006, les tentatives de résolution du conflit secouant le nord de l'Ouganda ont
pris un nouvel élan.
Le président du Sud-Soudan autonome, Salva Kiir, a obtenu
de la LRA qu'elle envoie ses représentants à Juba pour y rencontrer des
émissaires ougandais.
L'acceptation d'une solution négociée par le gouvernement
ougandais, dont l'aile dure est attachée à un règlement militaire, demeurait
toutefois incertaine..
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