Otto Hahn

« Otto Hahn Otto Hahn, né en 1879, a été jusqu'à sa mort en 1968 l'un des rares survivants de la glorieuse époque où physicienset chimistes s'efforçaient de dégager les lois des phénomènes fraîchement découverts de la radioactivité naturelle.Après avoir reçu en Allemagne une formation de chimiste, sa carrière de chercheur commence lorsqu'au cours d'unstage à Londres dans le laboratoire de Sir William Ramsay, il est amené, en purifiant un sel de radium, à mettre enévidence la présence d'une impureté radioactive alors inconnue qu'il identifie et à laquelle il donne le nom deradiothorium.

En 1905, il part pour un an séjourner à Montréal où Rutherford l'accueille dans son laboratoire.

Il yétudie les déviations magnétiques et les parcours des rayons alpha, cependant que parallèlement il continue lesrecherches chimiques qui l'amènent à identifier un autre radioélément, le radioactinium.

De retour à Berlin en 1906 ilréussit à isoler deux autres radioéléments, le mésothorium 1 et le mésothorium 2, dont il avait deux ans plus tôtenvisagé l'existence pour expliquer la formation du radiothorium à partir du thorium. En 1907 la physicienne autrichienne Lise Meitner vient à Berlin et une collaboration va s'établir entre elle et Hahn quicessera seulement lorsqu'elle sera obligée de quitter l'Allemagne en 1938 sous la contrainte des lois racialeshitlériennes.

Parmi leurs travaux communs on peut citer la mise en évidence du phénomène de "recul" des atomesradioactifs émetteurs de rayons alpha et les premières analyses magnétiques de rayons bêta, qui devaient conduireà établir la différence entre les électrons d'origine nucléaire et les électrons d'origine atomique.

C'est également àHahn que l'on doit la découverte du premier cas connu d'isomérie nucléaire : celui de la paire UZ-UX2.

Pendant lapériode de l'entre-deux guerres, il a essentiellement travaillé à appliquer les méthodes de radiochimie dont il est undes maîtres, d'abord aux problèmes de la radioactivité naturelle, puis à ceux de la radioactivité artificielle.

C'est ainsiqu'il a été amené vers 1936 à rechercher les éléments transuraniens formés par la capture des neutrons dansl'uranium.

C'était un problème extrêmement complexe qui devait naturellement tenter tous ceux qui avaient acquispar l'étude de la radioactivité naturelle une grande maîtrise dans ce genre de travail.

Après de longs et minutieuxtravaux d'identification chimique en collaboration avec Lise Meitner et Strassmann, et s'appuyant en particulier surles recherches de Irène Joliot et Savitch, il arrive à formuler à la fin de 1938 l'hypothèse de la fission de l'uranium. Au cours de la seconde guerre mondiale, Hahn poursuivit ses travaux en vue de l'identification des différentsproduits de fission En 1944, pour l'ensemble de ses travaux et notamment la découverte de la fission, il reçut le prixNobel de Chimie.. »