ORPHÉE
Publié le 07/12/2021
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ORPHÉE. Fils du roi de Thrace, OEagre et de la Muse Calliope, Orphée est le plus grand poète légendaire de la Grèce. Comblé de dons multiples par Apollon, il reçut en cadeau du dieu une lyre à sept cordes, à laquelle il ajouta, dit-on, deux autres cordes, en souvenir des neuf Muses, les sœurs de sa mère, il tirait de cet instrument des accents si émouvants et si mélodieux que les fleuves s’arrêtaient, les rochers le suivaient, les arbres cessaient de bruire. Il avait aussi la faculté d’apprivoiser les bêtes féroces. Les Argonautes se servirent de ses talents dans leur expédition. Par la douceur et la beauté de sa voix, il sut calmer les flots agités, surpasser la séduction des Sirènes et endormir le dragon de Col-chide. Il voyagea en Égypte et s’initia aux mystères d’Osiris, dont il devait s’inspirer en fondant les mystères orphiques d’Eleusis. Au retour de l’expédition des Argonautes, il s’établit en Thrace, où il épousa la nymphe
Eurydice. Un jour, la jeune femme, voulant échapper aux avances du berger Aristée, s’enfuit et, piquée par un serpent, mourut aussitôt. Fou de douleur, Orphée obtint de Zeus la permission d’aller la retrouver aux Enfers et de la ramener sur la Terre. Avec sa lyre, il calma le féroce Cerbère, apaisa un moment les Furies et arracha sa femme à la mort, mais à la condition de ne pas la regarder avant d’avoir atteint le monde des vivants. Au moment où il parvenait aux portes de l’Enfer, il tourna la tête pour voir si Eurydice le suivait. Alors elle s’évanouit à ses yeux et pour toujours. Revenu en Thrace, Orphée voulut demeurer fidèle à son épouse disparue, et dédaigna l’amour des femmes de son pays, qui, dépitées, mirent le poète en pièces. Sa tête jetée dans l’Hèbre fut recueillie à Lesbos. Sa lyre fut placée par Zeus parmi les constellations à la demande d’Apollon et des Muses, qui, de leur côté, accordèrent une sépulture à ses membres épars au pied de l’OIympe.
Représenté comme un dieu d'Asie Mineure, ce qui est conforme à la légende, Orphée est coiffé du bonnet phrygien. Des animaux domestiques ou sauvages, des oiseaux de toute espèce font cercle autour de lui. Ils écoutent, soudain charmés ou domptés, les accents magiques que le musicien, assis sous un arbre, tire, d'une main, de sa lyre, tandis que son autre main tient le stylet grâce auquel le poète trace ses écrits sur la cire des tablettes. Mosaïque romaine. (Musée de Palerme.) [Phot. Alinari-Giraudon.]
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