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Oral Marivaux: extrait tiré de l’acte 1 scène 2 - Les fausses confidences

Publié le 05/01/2022

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« Oral : L’œuvre « Les Fausses Confidences » a été écrite en 1737 par Marivaux, un auteur à succès du 18ème siècle, siècle des Lumières.

Cette pièce constituée de 3 actes raconte l’histoire d’amour compliqué entre Dorante, un jeune bourgeois honnête, mais ruiné, engagé comme intendant par la riche Araminte , qu'il aime en secret.

Ils sont guidés secrètement par le valet Dubois qui orchestre leur union amoureuse par une série de fausses confidences.

Dans l’extrait tiré de l’acte 1 scène 2 qui va suivre, on retrouvera un dialogue dans lequel Dubois cherche à donner confiance à Dorante qui en manque cruellement.

Cette scène d’exposition nous permet d’apprendre la finalité du stratagème qui cherche à provoquer l’amour d’Araminte pour Dorante. - DORANTE.

Quand pourrai-je reconnaître tes sentiments pour moi ? Ma fortune serait la tienne ; mais je n'attends rien de notre entreprise, que la honte d'être renvoyé demain. - DUBOIS.

Eh bien, vous vous en retournerez.

- DORANTE.

Cette femme-ci a un rang dans le monde ; elle est liée avec tout ce qu'il y a de mieux, veuve d'un mari qui avait une grande charge dans les finances, et tu crois qu'elle fera quelque attention à moi, que je l'épouserai, moi qui ne suis rien, moi qui n'ai point de bien ? - DUBOIS.

Point de bien ! Votre bonne mine est un Pérou ! Tournez-vous un peu, que je vous considère encore ; allons, Monsieur, vous vous moquez, il n'y a point de plus grand seigneur que vous à Paris : voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles, et notre affaire est infaillible, absolument infaillible ; il me semble que je vous vois déjà en déshabillé dans l'appartement de Madame.

- DORANTE.

Quelle chimère ! - DUBOIS.

Oui, je le soutiens.

Vous êtes actuellement dans votre salle et vos équipages sont sous la remise.

- DORANTE.

Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois.

- DUBOIS.

Ah ! Vous en avez bien soixante pour le moins. - DORANTE.

Et tu me dis qu'elle est extrêmement raisonnable ? - DUBOIS.

Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle.

Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu'elle ne pourra se soutenir qu'en épousant ; vous m'en direz des nouvelles.

Vous l'avez vue et vous l'aimez ? - DORANTE.

Je l'aime avec passion, et c'est ce qui fait que je tremble ! - DUBOIS.

Oh ! Vous m'impatientez avec vos terreurs : eh que diantre ! Un peu de confiance ; vous réussirez, vous dis-je.

Je m'en charge, je le veux, je l'ai mis là ; nous sommes convenus de toutes nos actions ; toutes nos mesures sont prises ; je connais l'humeur de ma maîtresse, je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu'on est ; on vous épousera, toute fière qu'on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez-vous ? Il sera intéressant de se demander comment la scène d’exposition place Dubois en maître du jeu, en maître stratagème qui se met à l’œuvre en persuadant Dorante et en lui rappelant à quel point il est sûr de faire tomber Araminte amoureuse de lui.. »

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