Opus Dei

« 1 / 2 28 octobre 1964 Série No 16 Fiche No 187 Opus Dei 1.

Fondée en 1928 et présidée depuis cette date par un prélat espagnol, Mgr Jose Maria Escriva de Balaguer, l'Opus Dei est une organisation catholique définie par le Vatican comme un institut séculier de droit pontifical.

Elle se donne pour but d'étendre la « perfection évangélique" dans toutes les classes de la société, en parti­ culier parmi les intellectuels.

Mais la situation sociale occupée par ses principaux membres et le caractère international de leurs activités l'amènent à jouer un rôle politique important tant en Espagne que dans le reste de l'Occident.

2.

L'Opus Dei compte un peu plus de 50 000 adhérents: Espagnols pour une moitié, ressortissants d'une soixantaine d'autres pays pour l'autre moitié.

Presque tous sont des laïcs.

Toutefois, bien que l'organisation ne soit pas un ordre, certains prononcent les vœux monastiques.

Il y a aussi des membres bienfaiteurs, dont quelques-uns n'appartenant pas à l'Eglise catholique, notamment aux Etats-Unis.

3.

Hommes et femmes forment deux sections entièrement séparées.

Toutefois, beaucoup de membres de l'Opus Dei sont mariés, et un petit nombre d'entre eux seulement vivent en communauté.

4.

L'action culturelle de l'organisation est considérable, en particulier au profit des pays sous-développés: bourses pour étudiants, maison d'accueil à Rome, collège au Kenya.

La réalisation la plus remarquable est la nouvelle Université de Pampelune, qui a déjà coûté 15 millions de dollars, fournis en grande partie par les bienfaiteurs américains.

5.

En Espagne, l'Opus Dei est en butte aux attaques convergentes des milieux anti­ cléricaux et de la gauche phalangiste, qui l'accusent de constituer une « secte néo­ capitaliste ..

et un instrument de la technocratie chrétienne.

En fait, elle est assez proche dans son idéologie des mouvements démocrates-chrétiens de l'Europe des Six.

M.

Alberto Ullastres, ministre espagnol du Commerce, dirigeant éminent de l'Opus Dei, est aussi l'un des plus chauds partisans de l'entrée de l'Espagne dans le Marché commun.

6.

Les principaux promoteurs du plan de développement espagnol font partie égale­ ment de l'Opus Dei aux côtés de certains dirigeants syndicalistes chrétiens.

Toutefois, les catholiques de gauche lui sont nettement hostiles, y compris au sein du clergé.

Dans ces milieux, on lui reproche de préparer une restauration monarchique, ce que ses dirigeants nient formellement en affirmant que l'Opus Dei compte plus de répu­ blicains que de monarchistes.

7.

Souvent considérée comme une société quasi secrète poursuivant d'obscurs desseins, l'Opus Dei prendrait sans doute un visage moins mystérieux dans une Espagne démocratique.

Elle pourrait en effet rester une association de fidèles sur le plan religieux et se transformer sur le plan politique en un parti fort semblable par exemple au MRP français. 2 / 2. »