OPEC
Publié le 16/05/2020
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1 / 2 21 juil:et 1965 Série No 53 Fiche No 629
OPEC
1.
Pour beaucoup de pays producteurs, le pétrole, unique source de capital, est le fondement essentiel du développement économique: d'où la nécessité que la produc tion, non seulement s'effectue régulièrement, mais encore augmente sans que les prix
diminuent.
C'est la baisse de prix du pétrole brut, intervenue le 9 aoOt 1960, qui pro voqua, le 15 septembre, la formation de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, OPEC.
2.
A l'origine, I'OPEC comprenait le Venezuela, l'Iran, l'Irak, l'Arabie saoudite et le Koweït, bientôt suivis par le Qatar, la Libye et l'Indonésie.
Les principes directeurs,
qui ont motivé la création de I'OPEC et qui continuent de diriger ses choix, manifestent
un désir de collaboration avec les compagnies pétrolières, tout en s'efforçant d'obtenir
de celles-ci le plus de profits possible.
Les adversaires de I'OPEC n'hésitent pas à en faire l'instrument docile du " Cartel international » et l'Algérie a refusé jusqu'ici
d'y adhérer.
3.
A l'heure actuelle, les bénéfices pétroliers sont réputés être partagés par parts égales entre · le pays producteur et la compagnie (règle du llfty-fllty).
La moitié des bénéfices remise aux pays pétroliers du Moyen-Orient est composée de deux éléments principaux distincts: a) royalty de 12.5 °/o fixe et payable de toute façon quels que soient les bénéfices ou non-bénéfices de la compagnie; b) impôt sur le revenu payable en supplément de la royalty jusqu'à concurrence de la moitié du bénéfice réel ou supposé (bénéfice calculé en soustrayant du prix de vente d'un baril de pétrole le coût de production et du transport jusqu'à la côte orientale des Etats-Uni~).
4.
Les pays du Moyen-Orient groupés dans I'OPEC réclament que la royalty soit calculée séparément et distinctement de leur part de 50% et qu'elle soit incluse dans le coût de production, jusqu'ici supporté par moitié par chacun des partenaires.
L'aug mentation en faveur du pays producteur serait de la moitié de la royalty {6,25 %).
Le système a déjà cours au Venezuela, mais ce pays n'a néanmoins rien fait pour qu'il fQt adopté en faveur de ses partenaires de I'OPEC.
5.
Les négociations sur ce point furent engagées en septembre 1963 entre le secré taire général de I'OPEC, M.
Ruhani, qui est aussi vice-président de la Compagnie nationale iranienne des pétroles, et le groupe des compagnies représentées dans le Consortium international de l'Iran.
Celles-ci ne voulurent d'ailleurs voir en M.
Ruhani
que le représentant des Intérêts iraniens; elles finirent par admettre une augmentation
moyenne de 3,5 cents américains par baril, alors que I'OPEC réclamait 11 cents.
Le marchandage continua en 1964 et le chiffre de 5,5 cents a été avancé, mais à la condition que fussent réglés les litiges en suspens en Irak.
L'Irak Petroleum Company rassemble en effet cinq des huit grands groupes mondiaux, dont les membres* se
retrouvent en proportion variable dans les différentes combinaisons.
C'est dire
combien est difficile la tâche des négociateurs de I'OPEC.
Un des promoteurs de l'organisation, quand il était ministre du pétrole d'Arabie saoudite, le cheik Tariki,
aujourd'hui farouchement hostile aux compagnies, défend la thèse que des Etats
souverains n'ont pas à négocier avec des intérêts privés, si importants soient-ils, mais
peuvent leur imposer unilatéralement leur volonté.
* Standard of New Jersey, Socony Mobil, Française des Pétroles, British Petroleum, Royai-Dutch/ Shell, toutes 5 dans I'IPC.
Les 3 autres sont Gulf Oil, Texas Oil et Standard Oil of Californie (Caltex).
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