On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nos, leur crie-t-on. Hélas ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi ! (Victor HUGO). qu'en pensez-vous ?
Publié le 08/12/2021
Extrait du document
Hugo : Ce siècle avait deux ans. II. Avantages. 1. Elle est plus émouvante et plus vraie. La poésie classique peut paraître froide et conventionnelle. Le poète romantique nous parle de lui-même, il prend comme « cordes de sa lyre » les fibres mêmes du coeur humain. S'il est sincère et sait donner à l'expression de ses sentiments un caractère de généralité assez étendu pour rencontrer nos propres sentiments, il nous touche plus profondément. Exemple : Le Lac... La tristesse d'Olympio.
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Le lyrisme est absent de la poésie du XVIIe siècle.
Pour Malherbe lui-même les thèmes lyriques ne sont que des lieuxcommuns qu'il développe à la façon d'un orateur : Stances à Du Perrier.
C'est seulement au XIXe siècle, avec leRomantisme et sous l'influence de Jean-Jacques et de Chateaubriand, que la poésie deviendra vraiment l'âme qui serévèle et se répand.
Ce n'a pas été sans protestation et le Parnasse sera une réaction contre la poésie personnelle(sonnet de Leconte de Lisle : les Montreurs).
Aux attaques, Victor Hugo répond dans la préface desContemplations....
I.
Qu'est-ce que la poésie personnelle ?
C'est celle qui n'a d'autre objet que la personne même du poète, sa vie et ses sentiments : joies, souffrances,amours, déceptions, rêves.
Exemples : Lamartine,...
Hugo : Ce siècle avait deux ans.
II.
Avantages.
1.
Elle est plus émouvante et plus vraie.
La poésie classique peut paraître froide et conventionnelle.
Le poèteromantique nous parle de lui-même, il prend comme « cordes de sa lyre » les fibres mêmes du coeur humain.
S'il estsincère et sait donner à l'expression de ses sentiments un caractère de généralité assez étendu pour rencontrer nospropres sentiments, il nous touche plus profondément.
Exemple : Le Lac...
La tristesse d'Olympio...
Les sanglots deMusset.
2.
En nous parlant de lui, le poète nous parle, en effet, de nous-mêmes.
Chaque homme porte en soi la formeentière de l'humaine condition.
Mêmes passions, mêmes sentiments, mêmes rêves, mêmes espérances....
Quel pèrene se reconnaîtra dans l'ode A Villequier ?...
Le meilleur moyen de nous toucher, c'est, pour le poète, de laisserparler son coeur.
III.
Dangers.
Est-ce à dire que la poésie personnelle soit sans danger ?1.
Il est facile de tomber dans des abus choquants ou ridicules.
Musset, dans le Merle blanc, les montre bien dudoigt.
Le poète croit que tout ce qui le concerne intéresse le lecteur.
Il ne lui épargne rien, se confesse et confesseles autres en public, livre à la risée ou à la pitié ses secrets les plus intimes.2.
Il peut aussi poser, désirer nous étonner par l'étalage de sentiments rares ou de souffrances inouïes...
Tous lesRomantiques sont des êtres d'exception ou du moins ont voulu nous le persuader.
Or, ils ne nous intéressentqu'autant qu'ils nous ressemblent.
Nous nous garderons bien de condamner, pour cela, la poésie personnelle qui a produit de si beaux chefs-d'oeuvre.C'est d'ailleurs, dans leurs romans autobiographiques plus que dans leurs poésies que les Romantiques sont tombésdans les excès qu'on vient de signaler.
Comme dit Faguet (XVIesiècle, p.
315): II n'est mauvais de parler de soi quequand on songe à en parler.
Parler de soi en se parlant à soi-même, c'est proprement la méditation et c'estproprement se laisser vivre...
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- Dans la préface de son recueil de poèmes Les Contemplations (1856), Victor Hugo répond à ceux qui se plaignent des écrivains qui disent moi : « Ah ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé qui crois que je ne suis pas toi ! ?
- Hugo a écrit: Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi. Qu'en pensez-vous ?
- Hugo a écrit: « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi. » Qu'en pensez-vous ?
- « Ah insensé, qui crois que je ne suis pas toi ! » a écrit Victor Hugo dans la préface des Contemplations. Dans quelle mesure l’expérience personnelle des poètes peut-elle concerner le lecteur ?